Le 25 janvier dernier, à Lagnieu dans l'Ain, l'équipe locale gagne 5 à 0 face au club de deuxième division départementale de Rossillon.
Tout va donc pour le mieux quand le spectacle dérape. Les spectateurs commencent à pousser des cris de singe car l'équipe visiteuse est constituée majoritairement de noirs. Comme si ça ne suffisait pas, les insultes se mettent à pleuvoir et Makam Traoré se voit traité de "Sale nègre !" par un spectateur, puis le capitaine de l'équipe locale rajoute « Sale nègre, ferme ta gueule, tu te crois où ? » Un remplaçant de Lagnieu, Maxence C., 23 ans, aurait également proféré des insultes racistes ponctuées d'un « sale singe ». L'arbitre ayant entendu ses propos, décide de stopper la rencontre comme il est préconisé par la Ligue depuis les incidents ayant eu lieu à l'encontre du joueur lyonnais John Mensah. Le club de Lagnieu a été sanctionnée par la défaite de son équipe, mais c'est anecdotique.
On a assisté ce jour là une scène de racisme ordinaire entre gens estimant qu'ils avaient le "droit" d'insulter leurs adversaires, rien que parce qu'ils étaient noirs.
Est-ce que les gens sont plus racistes qu'avant ? Je ne crois pas, mais ils ont le sentiment qu'être raciste, ce n'est pas si grave que ça car les racistes semblent jouir d'une certaine impunité (Le Pen, Dieudonné, les supporters de la Lazio en Italie...) et la crise favorise l'émergence de boucs émissaires et de préférence... l'Autre !
Si on est au chômage, c'est parce que l'étranger nous pique notre boulot. Fernand Raynaud nous le disait avec humour il y a fort longtemps déjà. Mais là, c'est plus grave car on ose balancer à la gueule de celui qu'on déteste tout le mépris qu'on a à son encontre. C'est l'étape supérieur du racisme.
Ne nous voilons pas la face, les footballeurs et les supporters de Lagnieu ne sont pas une exception, juste un symptôme visible d'un mal endémique qui revient à la surface. Quand au rôle de Sarkozy et sa vision des étrangers via le traitement des sans-papier, il est clair que ça conforte quelques imbéciles dans leur façon de "penser".
Dominik