Grêve dans la recherche: Jack Lang est un patron !

Publié le 05 mai 2009 par Oldchaps

C'est un conflit oublié des médias ou si peu commenté. Je veux parler des grêves dans les universités. Un constat: l'échec de la réforme Sarkozy est total. Que ce soit du point de vue de la stratégie, de sa mise en oeuvre, ou bien des objectifs affichés initialement. Et enfin et surtout sur les méthodes employées révélatrices de la façon de faire gouvernementale.

On pourrait qualifier cette réforme de Waterloo du management du changement, de waterloo de la stratégie et surtout d'un Waterloo idéologique majeur. Bref, c'est une cinglante claque qui est infligée presque quotidiennement, depuis le début de l'année, par les étudiants, les enseignants et les chercheurs au ministère de l'enseignement et de la recherche.

Les universités ont tellement besoin d'une nouvelle dynamique que l'on peut se demander, à juste titre, comment un tel échec a été rendu possible

Le ministère de l'éducation est acculé par l'Elysée

Dans ce contexte là, un postulat a été lancé par l'Elysée: la réforme doit passer peut importe et ce qu'elle dira. Cette réforme est vécue par l'Elysée comme un point de non-retour, "une défaite" et c'est le chef de l'état qui perd de sa superbe, un peu comme sur la loi Hadopi.

Le ministère joue Stalingrad tous les jours, et depuis de nombreux mois la résistance vis-à-vis des réformes est majoritaire. Désormais les deux camps sont irréconciliables, la radicalisation a déjà eu lieu.

Alors, Claude Guéant qui pousse les pions et les retirent depuis l'Elysée remet une couche comme un Général dirigeant une compagnie de Panzer:

  • "C'est un formidable gâchis, ce sont quelques universités qui sont bloquées, 10 ou 15, c'est la réalité"
  • "Comment en sortir? C'est que la raison triomphe",  "Il y a eu un malentendu sur la rédaction du décret relatif aux enseignants-chercheurs, il a été réécrit (...) Pourquoi contester ce que la loi a fait?".
Là dessus Copé tend la joue droite:
  • "On en est arrivé là parce que, malheureusement, il y a dans notre pays une culture de l'opposition systématique qui est trop forte par rapport à ce qui se passe dans les autres pays",
Frédéric Lefebvre, la tête à claque, tend les deux joues:
  • "C'est extrêmement grave, nous souhaitons que chacun individuellement de ces enseignants chercheurs qui se prêtent à ce type d'opération rende de comptes, y compris devant la justice s'il le faut"
  • "Nous souhaitons que le gouvernement, y compris dans les universités, soit particulièrement vigilant et que toutes les entraves soient poursuivies"

Premièrement la raison ne triomphe pas souvent, contrairement à ce que dit Claude Guéant, il le sait, mais cet argument dans notre contrée cartésienne fait mouche à chaque fois. Copé se désole d'une simple réalité et Frédéric Lefebvre...est absent. La main présidentielle est derrière cette sombre histoire- ne pas perdre tel est l'enjeu et peu importe le coût. Cette défaite gouvernementale non encore acceptée est quasiment risible...mais nous sommes en France alors il faut excuser ce gouvernement.

Un homme viril qui en a où il faut ne perd pas. monsieur, il baise lui ! alors le président  essaye de baiser les profs et les étudiants encore une fois... mais il semble que ces ébats ne conviennent pas à ces ouailles "sachantes" par principe.

La basse-cour présidentielle est passée.... et le problème persiste.

Jack Lang vient de dire la messe à cette réforme.

Il n'est pas accoutumé de ces manières là, mais des déclarations de patron comme il vient de faire font plaisir à entendre:

  • Il y a des moments où il faut savoir arrêter certaines décisions qui créent l'inquiétude"

  • Il faut "récréer un climat de sérénité, de confiance et de dialogue par une mesure choc : soit le retrait de certaines mesures, soit le changement d'équipe ministérielle"

  • "Nous en sommes là pourquoi? Parce que le gouvernement a accumulé tant de maladresses, de fautes, d'erreurs qu'il a détruit le climat de confiance qui devrait exister entre la communauté universitaire et étudiante et la puissance publique", a poursuivi le député du Pas-de-Calais, affirmant n'avoir "jamais connu dans le passé une situation aussi durablement bloquée"

Jack lang n'est pas un pied nickellé de la politique lui, il vient de siffler la récréation en rappelant les règles élémentaires de bonne gouvernance politique.

Sera t'il entendu ? je ne le pense pas. Mais c'est de la sagesse de son expérience qu'il tance ce gouvernement pour enfin raison garder.