Prisons 76 et 27, Rouen, Val-de-Reuil : cri d’alerte

Nous vous en parlions déjà dans un précédent billet, les surveillants de prison sont à bout de nerfs. Au-delà de l’aspect “liberté”, les conditions de travail sont aussi pitoyables que les conditions de vie des détenus. C’est ainsi que les agents de la pénitentiaire entament aujourd’hui une grève du zèle. En Seine Maritime, les surveillants ont manifesté dès 6 h à la prison Bonne-Nouvelle  de Rouen mais également à Val de Reuil.

En effet, une grève traditionnelle n’étant pas possible chez eux (en raison de la spécificité de leur mission), les surveillants pénitentiaires vont bloquer les prisons dans lesquelles ils travaillent mais également empêcher tous les « transfèrements » de détenus (passage d’une prison à une autre, présentation devant un tribunal, etc…).

La colère qui gronde déjà depuis longtemps a atteint son paroxysme après les drames survenus dans le milieu carcéral et qui ont vu des surveillants se suicider sur leurs lieux travail. Devant le mépris et l’indifférence de leur Ministre de tutelle (l’incollable sur l’Europe : Rachida Dati), les surveillants ont décidé d’agir de manière spectaculaire.

Les blocages d’aujourd’hui sont en effet le reflet d’une démarche unitaire et c’est exceptionnel : c’est la première fois que les trois syndicats (Ufap, CGT et FO) arrivent à se mettre d’accord pour une mobilisation unitaire de ce type.

Fait inédit, également, cette mobilisation concerne non pas des revendications statutaires ou indemnitaires, mais se veut un cri d’alerte sur la situation globale des prisons, que tous disent au bord de l’explosion.

Bien éloignés d’un quelconque corporatisme, les surveillants demandent uniquement à ce que les conditions de détention soient décentes et permettent aux surveillants et aux détenus de pouvoir organiser, de manière la plus normale possible, la vie au sein de la prison pour préparer l’après. Mais la politique pénale de la Droite étant ce qu’elle est, les responsables syndicaux se lâchent, comme le rapporte Libération : «Il y a trop de gens à surveiller, pas assez d’effectifs, résume Céline Verzeletti, secrétaire générale de la CGT pénitentiaire.

La chancellerie a voulu nous faire croire que cela s’améliorerait avec les nouveaux établissements et la loi pénitentiaire. Mais les nouveaux établissements créent de nouveaux problèmes, et la loi pénitentiaire n’est même plus au calendrier !» Pour Jean-François Forget, secrétaire général de l’Ufap, les surveillants servent «d’exutoire» à la misère et à la colère des détenus.

Acculés à des actions spectaculaires par le silence du Ministère, les surveillants ont déjà prévenu que si ils n’étaient pas entendus, ils bloqueraient ensuite l’accès des prisons à toutes les personnes extérieures (avocats, visiteurs de prisons, formateurs). Une extrémité à laquelle ils ne voudraient pas arriver, mais qui paraît inéluctable au vu de l’art du dialogue social des actuels ministres de l’Union du Mini-Plan…

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