Bordeaux esclave du passé

Publié le 04 mai 2009 par Bordeaux7

En amont de la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage prévue dimanche, MC2a consacre sa programmation de mai à la question de l'esclavage moderne.

Hasard, quand tu nous tiens. Aux Chartrons, à quelques encablures du cours Balguerie, un des armateurs négriers à quelques encablures du cours Balguerie, un des armateurs négriers bordelais, Mc2A expose depuis hier "Aller simple", fruit du travail entre des étudiants de Bordeaux III et l'artiste François Méchain. Installée seulement une semaine en mars 2008 au coeur du Jardin Botanique, cette sculpture imposante de 12 mètres sur 19 fait aujourd'hui l'objet d'une photographie en noir et blanc. "L'idée était de reproduire un container noir à échelle réelle pour établir un parallèle avec la traite négrière", explique François Méchain. Mitoyennes à l'oeuvre, des affiches provocatrices délivrent la totalité des noms des armateurs, capitaines et propriétaires de bateaux partis du Port de la Lune. Un devoir de mémoire qui prend tout son sens dans la capitale girondine. "L'art a pour mission de bousculer les certitudes sans pour autant juger certains bordelais", lâche encore celui qui pratique le land art. Sollicitée par la Ville en amont de l'ouverture au Musée d'Aquitaine d'un nouvel espace sur l'esclavage, outre cet accrochage, l'association MC2a poursuit son action dès jeudi en recevant la compagnie sénégalaise Bou-Sanna et la pièce "Destin d'un clandestin". "L'esclavage passé, tout comme le moderne, par le biais des passeurs d'immigrants clandestins, doit être aussi dénoncée", relève Guy Lenoir, directeur de la structure.
Carine Caussieu
Exposition jusqu'au 30 mai Porte 44, du jeudi au samedi de 14h30 à 17h et ce dimanche de 10h à 18h, rue du faubourg des arts, entrée libre