Magazine Cinéma

Meurtres à la Saint-Valentin

Par Rob Gordon

MEURTRES À LA SAINT-VALENTIN

On peut difficilement reprocher à Meurtres à la Saint-Valentin d'être un film opportuniste. D'abord parce que c'est le remake (ou la suite ?) d'un slasher à la fois méconnu ET inintéressant, datant de 1982. Ensuite parce que les distributeurs n'ont même pas pris la peine de le sortir aux alentours du 14 février, contrairement à Vendredi 13 qui est sorti un vendredi 13 ou 666 qui est sorti le 6/6/6. Autant dire que le film de Patrick Lussier démarre sur de bonnes bases tant il semble exempt de tout calcul. Une impression qui ne fera se confirmer au cours des 90 minutes qui suivent : voilà l'oeuvre d'un artisan honnête qui n'a certes pas inventé l'eau tiède mais est néanmoins capable de divertir gentiment sans jamais tomber dans la frime.
Le scénario de Meurtres à la Saint-Valentin (My bloody valentine, c'était quand même moins lourd) n'est pas original pour deux sous, bricolant à la va-vite une histoire d'ex-mineur tellement pas content qu'il décide de tuer tous les amoureux, et de préférence à coups de pioche. S'ensuit un whodunit plat, plat et re-plat, qu'on écarte rapidement du revers de la main étant donné que tous les personnages semblent se ressembler, beaux gosses bien coiffés mais sans aspérité. Non, l'essentiel est ailleurs : Lussier enchaîne les meurtres avec gourmandise et c'est juste délicieux.
Tourné pour être projeté en 3D dans les salles qui le peuvent, My bloody valentine est en effet constellé d'effets gore absolument réussis, les têtes tranchées et les yeux qui jaillissent ayant rarement semblé aussi vrais. Preuve de l'efficacité de l'ensemble, la version en deux dimensions est techniquement parfaite et souvent impressionnante, et on imagine que la 3D peut ici constituer une plus-value de choix, semblant mieux exploitée que dans le récent Scar 3D qui n'utilisait a priori cette technique que pour faire joujou avec quelques éléments de décor. L'ensemble respire le savoir-faire et l'amour du travail bien fait, et tout concourt à faire du film un divertissement qui assume son manque de neurones et donne de temps à autres dans l'auto-parodie tant certaines situations "sérieuses" semblent complètement tartes. Ah, si les drive-in pouvaient encore exister...

6/10
(autre critique sur Tadah ! Blog)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines