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Pas pris d’chance…

Publié le 04 mai 2009 par Lawrence Desrosiers

Marlène a éternué hier après-midi, deux big apitchoums digne d’un ogre, suivi de deux grognements, gnrrrrron, gnrrrrrooooon. Puis, les yeux pleins d’eau, elle m’a jeté un regard vide, comme si son corps était inhabité.

Je l’ai regardé innocemment, ne voulant surtout pas qu’elle devine mes intentions. J’ai pensé immédiatement qu’elle était porteuse du virus de la grippe A (H1N1). Pas question qu’elle m’infecte.

Je lui ai dit tout bonnement :

- Ça fait un bout qu’on a pas fait le ménage dans le petit débarras au sous-sol. Il y a ben des traîneries et un grand ménage ne ferait pas de tort.

- Bon Dieu, qu’est-ce qui t’brends? As-tu été biqué par la bouche dsédsé. Dsédsé faudrait faire le bénage? C’est ça que tu veux? J’en r’viens bas! fut sa réponse.

Pas l’choix d’cacher mon jeu.

- Non, non, j’disais ça comme ça. Tant qu’à regarder la télé, aussi ben faire ça, ce serait comme notre p’tit ménage du printemps.

- Ouais, don idée est bas bauvaise, j’va en profider bendant que ça t’tante. C’est rare gue ça arrive, tu devrais b’t’être consulder ton bédecin, pour boué tu draînes queuc’chose.

On a ramassé ce qui fallait, un grand sac de poubelle, des linges sec et mouillés, j’ai descendu l’aspirateur industriel.

Marlène avait l’air surpris de mon dévouement.

Toujours partante pour les tâches plates de ce genre, elle s’est dirigée au fond de la pièce exiguë. J’ai fermé la porte puis l’ai barré à double tour.

- Hey guest-ce g’tu vais? Est-tu capodé? Débarre la borte bis arrête de niaiser, pour vinir le bénage, y faut gommencer. Enwèye débarre!

- Désolé mon amour, j’crois q’t’as la grippe porcine pis j’t’isole pis j’appelle la santé publique. J’veux pas m’ramasser avec le nez en trognon de porc pis la queue en tire-bouchon! Part du principe que j’fais ça parce que j’t’aime.

J’ai entendu un gros GRRR$?%$&)$?%&!! suivi d’un BIGBANG! Comme si l’ogre à l’intérieur de mon amoureuse voulait se libérer de ce joug nécessaire.

Les yeux encore collés, j’ai replacé mes lunettes, la bouche pâteuse, j’ai remarqué la silhouette floue de mon amoureuse, qui me demande, paniquant, si j’me suis fait mal. Ouf, j’ai fait un cauchemar. Couché tout habillé dans une chaise longue sur le patio, je me suis endormi, puis j’ai déboulé en bas d’la chaise; j’me suis ramassé la face aplatie sur le bois traité. Je l’ai r’traité, pas besoin d’vous dire.

Mon malheureux rêve est probablement dû à cette nouvelle surprenante, concernant les étudiants québécois placés en quarantaine par la police en Chine.

Trop d’information peut s’avérer dangereux pour la santé…

Lo x


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