Whisper de Stewart Hendler
Résumé : Un groupe de petites frappes est embauché par un mystérieux contact pour kidnapper l’enfant d’une riche famille. Enfermés dans une cabane isolée en attendant de recevoir la rançon, ils ne tardent pas à s’apercevoir que le gamin n’est pas si innocent qu’il en a l’air…
Prenez un acteur de série B un peu has been (Michael Rooker), deux acteurs de séries télé à succès ayant envie de percer au cinéma (Josh Holloway, le Sawyer de Lost et Sarah Wayne Callies, la Sarah Tancredi de Prison Break), enfermez-les dans un chalet et secouez bien en saupoudrant d’une grosse louche de La Malédiction et vous obtiendrez Whisper. Pas original pour deux sous, le film de Stewart Hendler se contente de reprendre les grandes lignes du chef d’œuvre de Donner, avec le gosse flippant qui contrôle les animaux (ici des loups au lieu de chiens) et qui monte petit à petit les héros les uns contre les autres. Whisper va même jusqu’à reprendre quasiment telle quelle une des scènes phares de La Malédiction 2, lorsqu’un des personnages se noie sous un lac gelé. Mais malgré son manque flagrant d’originalité, Whisper se laisse regarder tranquillement. La photographie est plutôt jolie et les acteurs crédibles (même si on est en droit de préférer Josh Holloway en mauvais garçon plutôt qu’en gentil un peu niais). Très vite consommé et oublié, mais suffisamment efficace pour passer le temps…
Note : 4/10
Resident Evil Degeneration de Makoto Kamiya
Louable intention de la part de Capcom que de vouloir donner aux fans de leur série phare un film enfin en concordance avec l’univers développé par ceux-ci, surtout vu la nullité des films produits par Paul Anderson. Mais malheureusement, RE Degeneration vient douloureusement prouver une fois de plus qu’il ne suffit pas seulement d’être de bonne volonté et fidèle à un univers pour accoucher d’un film de qualité. Pourtant le long métrage débute plutôt bien, sous forme de zapping sur divers flashs info résumant les événements de Racoon City et plantant le décor de cette nouvelle aventure (qui se déroule entre Code Veronica et Resident Evil 4). Mais dès que l’histoire proprement dite commence, l’un des principaux défauts émerge : la qualité de l’animation. On a en effet l’impression d’assister à une très longue cinématique d’un épisode PS2 de la série. Complètement dépassé visuellement, RE Degeration apportera de l’eau au moulin des détracteurs de la 3D tant il cumule toutes les pires tares de ce genre de production, à commencer par des personnages rigides dans leurs déplacements et totalement dénués d’expressivité. Il est en effet hallucinant de constater que visuellement ce film n’est même pas du niveau d’un Final Fantasy (qui date tout de même de 2001 !).
Autre problème majeur et qui renforce cette impression de regarder une longue cinématique, le film peine à exister en tant que telle, le réalisateur étant trop pris dans ses tics vidéoludiques. Or ce qui passe dans un jeu vidéo n’est pas forcément adapté pour un film. Un exemple parmi tant d’autre : arrivée dans la salle de contrôle de Wilpharma, Claire sait immédiatement se servir de tous les ordinateurs sophistiqués alors qu’elle n’y a jamais mis les pieds avant. Bonjour la crédibilité. De même, certains personnages ont des comportements totalement aberrants, comme lorsque Leon laisse une Claire blessée traverser seule un couloir infesté de zombies. Une bonne idée pour une séquence à suspense dans un jeu mais totalement stupide pour un film…
Niveau histoire, on reste dans du classique, avec des zombies par centaines, des vilains scientifiques (quoique pour une fois l’entreprise pharmaceutique n’est pas maléfique à la base) et un personnage qui s’inocule le virus G en guise de boss final. Le personnage de Claire Redfield est assez fidèle à celui qu’on connaît, mais par contre Leon Kennedy est devenu une sorte de Terminator invincible bien loin du jeune bleu de Resident Evil 2 et beaucoup trop peu expressif pour être attachant. On notera tout de même une dernière séquence sympathique préparant l’arrivée de Resident Evil 5.
Au final, même s’il se laisse regarder, Resident Evil Degeneration ne vient pas relever le niveau de la trilogie cinéma, s’avérant aussi mauvais que les films avec Milla Jovovich, mais sur des points différents…
Note : 3/10
I love you, Man de John Hamburg
Paul Rudd est un excellent acteur mais qui a jusqu’à présent toujours été cantonné aux seconds rôles marquants, que ce soit dans Friends, ou dans les comédies de son pote Judd Apatow. Avec I love you, Man, il accède enfin à la tête d’affiche, ce qui s’avère une bonne nouvelle, d’autant qu’il s’agit d’une excellente comédie. Le film repose entièrement sur la prestation de ses deux têtes d’affiche, qui sont tous les deux géniaux dans leurs rôles respectifs. Paul Rudd incarne à la perfection un Peter peu à l’aise dans les relations masculines, qui s’emmèle régulièrement les pinceaux (voir les hilarantes scènes dans lesquelles il tente d’utiliser des « expressions de mecs » ou de donner un surnom viril à Sidney) et se retrouve dans des situations incongrues (dont un mémorable dîner avec un gay très « amical »). Jason Segel de son côté renouvelle son répertoire, sortant du rôle de gentil garçon de How I met your Mother pour incarner un personnage plus ambigu. Car le film à la bonne idée d’entourer Sidney d’une certaine aura de mystère, faisant se demander tout du long au spectateur si celui-ci ne profite pas de la crédulité de Peter pour l’arnaquer.
L’autre bonne idée du film, c’est de détourner tous les codes de la comédie romantique pour les appliquer aux relations entre homme. Par exemple, la scène classique du « ça s’est super bien passé lors de notre premier rendez-vous mais je sais pas si je dois l’appeler tout de suite » devient ici absolument géniale dès lors que les deux personnages sont des hommes. Rythmé et bien interprété, le film passe très très vite et fait mouche pratiquement à tous les niveaux, que ce soit dans ses répliques (la scène du repas de fiançailles au cours de laquelle Sidney essaie de faire comprendre à Zooey qu’elle doit plus souvent pratiquer des fellations sur Peter), ses seconds rôles (dont un John Favreau excellent en gros beauf bourrin et agressif) ou ses situations (les hilarantes affiches placardées dans toute la ville.
Bref, s’il est moins recherché thématiquement parlant qu’un Step Brothers ou un Tropic Thunder, I love you, Man est tout de même une excellente comédie qui remplit parfaitement son contrat de détendre et faire rire deux heures durant.
Note : 7.5/10