Pierre Moscovici figure parmi cette poignée de dirigeants politiques accrocs aux blogs. L’exercice est certes astreignant mais il permet d’avoir en temps réel la réaction de lecteurs simples curieux, aficionados, ou trollers pervers. Les posts pléthoriques témoignent de la curiosité portée par le quidam à un outil de communication pertinent et un personnage politique atypique. Peu importe les excès et les dérapages des lecteurs, de toute évidence, l’ancien ministre aime écrire.
De retour de vacances, l’ancien ministre socialiste avoue avoir été frappé parun triple phénomène : “la montée en puissance de la droite, la mise sur orbite de François Bayrou, la présence discrète de la gauche”.
Passons sur la droite qu’il décrit “agressive, offensive, arrogante”. Elle n’est que le reflet de celui qu’elle s’est donné comme commandant en chef. Et la gauche ? Si Pierre Moscovici réfute la thèse avancée par Jean Luc Mélenchon selon laquelle elle serait « tétanisée » et aurait « mis les pantoufles », l’ancien lieutenant de DSK reconnaît qu’elle n’est plus au centre des débats.
La nature ayant horreur du vide, la place semble aujourd’hui occupée par les acteurs d’hier : Ségolène Royal en frange du PS et surtout François Bayrou. Pierre Moscovici ne veut y avoir qu’une floraison passagére. Mais, parce qu’il y a un mais, le Président de la communauté d’agglomération de Montbéliard invite à la prudence.
Face à la menace Modem, le leader socialiste prône de retrouver une cohérence intellectuelle, “une vision, un projet” et de résoudre, le moment venu, le problème lancinant de leadership à ses yeux non résolu. En attendant, il lance son réseau social, formule des propositions à Martine Aubry et s’engage dans la campagne des européennes.
Attention toutefois aux apparences. Le “chat ronronant” peut se transformer en lion rugissant. L’élu du Doubs a fait preuve cette fin de semaine d’une sensibilité a fleur de peau à l’égard de Jean Quatremer, journaliste à Libération, qui sur son blog Coulisses de Bruxelles mettait en cause son assiduité comme ancien parlementaire européen. La mauvaise influence des entourages a fait tourner l’affaire en bataille de chiffonniers du net . L’incident, certes anecdotique, atteste toutefois d’une combativité insoupçonnée à laquelle les hiérarques du PS feraient bien de prêter attention.