De prime abord, cela ressemble à du Blu. Comme des graffitis qui se baladent sur les murs, baignant dans leur propre effacement. Après l'aspect un peu rebutant du premier plan, on se laisse flemmarder de tableau en tableau dans cette sonate d'automne. Balade enfantine, ballade douce et sucrée. Les fameux tableaux noirs de notre enfance, de toutes les enfances en fait, ces territoires de craie où nous avons découvert des bouts de notre monde. Au matin, tableau immaculé, vierge comme une âme d'enfant et qui va se charger, au fil de la journée des signes en palimpseste qui, d'effacement en effacement, vont constituer notre histoire. Quand on retourne, devenu adulte, dans une école primaire, qu'on redécouvre l'être qu'on a oublié, ce gamin merveilleux et lointain maintenant, qu'on se réapproprie, l'espace d'un instant, les signes du tableau devenus étranges, on mesure que c'est lui, celui qui ne savait rien et qui, assis sur un de ces bancs de bois annonait sa vie toute neuve, c'est lui que nous cherchons insatiablement à retrouver à travers ce genre de clips.
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