Notre sejour sur l'ile de Java s'est termine en beaute aujourd'hui.
De tous les levers de soleil que nous avons faits au sommets de volcans, celui d'aujourd'hui au mont Ijen etait memorable.
Je passe rapidement sur le lever de soleil sur le volcan Bromo. Nous etions prevenus que l'accessibilite de ce site en rendait la
visite plus facile. Nous savions donc que nous ne serions pas les seuls. Il est des fois ou la realite depasse la fiction. En route sur la mer de sable, notre Jeep faisait partie d'un long
cortege. En arrivant, juste avant le point de vue, nous devions etre 200/300 personnes !! Idem pour la visite du cratere qui n'est qu'a 246 marches. Nous montions l'escalier en file
indienne. Pas de possibilite de s'asseoir, de contempler en silence... Cependant n'exagerons pas, cela m'enleve rien a la beaute des lieux.
Ce matin, a 4h comme d'habitude, nous partons a la decouverte d'un nouveau volcan : le Mont Ijen qui a la particularite de produire du
souffre. Tout au long des 3 km qui separent du cratere, nous croisions des porteurs de souffre. Chausses de bottes en caoutchouc, pour
certains, de tongs pour d'autres, ou tout simplement pieds nus, les ouvriers escaladaient les pentes, le panier vide sur l'epaule, ou les devalaient, panier charge, plus rapidement que nous.
Une fois les paniers remplis, les ouvriers portent entre 60 et 80 kg de morceaux de souffre. Pas un ne se plaint de sa situation.
Certains demandaient juste d'etre pris en photo, une cigarette ou des biscuits. Rien a voir avec de la mendicite ou de l'apitoyement, comme nous avons pu le voir dans certains pays d'Afrique
Noire. Ces hommes, consideres comme des heros dans leurs villages vivent leur journee dans les vapeurs de souffre et font des allers retours
entre le cratere et les camions 2 fois par jour, pour 6 euros la journee.
Je n'ai pas eu le courage de descendre au fond du cratere pour voir l'endroit ou les ouvriers chargent le souffre. La descente etait un peu a pic et pensant au trajet retour, mes mollets ne me
l'auraient pas pardonne ! En revanche, Eric y est alle. Il a pu voir de pres le jaillissement du souffre a l'etat liquide, puis la solidification [Patrick, desolee pour ce terme, nous ne sommes
pas scientifiques !] au contact de l'air. Armes de barres de fer, certains hommes cassent des morceaux de souffre, l'equivalent d'un gros
parpaing et les chargent dans les paniers. A l'interieur du cratere, il faut imaginer qu'a l'endroit ou sort le souffre, il y a une dense fumee. Quand le vent s'engouffre dans le cratere, la
vapeur de souffre couvre l'ensemble du cratere. Le temps est comme suspendu. L'epais nuage ne permettant pas une vision a plus d'un metre, les ouvriers s'arretent, se cachent le nez avec
leur T-shirt. Au milieu du silence, le son des ouvriers qui crachent leurs poumons. Des que la fumee se disssipe, ils reprennent le
travail courageusement.
Toute proportion gardee, la prochaine fois que l'idee nous viendrait de nous plaindre de nos conditions de travail, nous avons une reference que nous oublierons difficilement...
Ce soir, plus legerement, nous sommes a Lovina, au nord de l'ile de Bali, installes
dans un bungalow au bord de la mer de Bali.
Nous avons juste eu le temps de prendre un bain de mer chaude. Demain nous profiterons de notre premiere matinee tranquille, sans reveil a 3 heures du matin !!