Canada - Danielle St-Arnaud McKenzie, du département de nutrition de l’université de Montréal, constate que manger en bonne compagnie est un bon stimulateur de l’appétit, notamment chez les personnes âgées hospitalisées.
« Plus il y a d’interactions sociales durant le repas dans les unités de réadaptation gériatrique, meilleure est la prise alimentaire », explique Mme St-Arnaud. Pour arriver à cette conclusion, elle a collaboré avec deux collègues de l’Institut universitaire gériatrique de Montréal (IUGM). Cette étude part du constat suivant, rappelé par Mme St-Arnaud : « D’ordinaire, les problèmes de dénutrition se manifestent parallèlement aux maladies dont souffrent fréquemment les gens âgés hospitalisés. D’où l’importance de trouver des stratégies pour favoriser une alimentation suffisante. »
Afin de comprendre le rôle de la prise alimentaire à l’hôpital, elle a donc étudié les motivations et les liens subjectifs accompagnant l’envie de manger. Les comportements d’une trentaine de patients de l’unité de réadaptation de l’IUGM ont été observés lors de la prise de repas, notamment le niveau de convivialité. Il se trouve que plus la personne âgée a d’interactions sociales, plus elle avale de nourriture et plus son apport énergétique est bon.
Pour Mme St-Arnaud et ses collègues, le problème réside dans le fait que la personne âgée mange souvent seule dans sa chambre. S’alimenter moins bien signifie un risque de dénutrition et d’aggravation des troubles de santé. La dénutrition n’est souvent constatée qu’à un stade avancé et peut avoir des conséquences graves, comme un risque plus élevé de chutes et d’infections. La dénutrition accélérerait alors le déclin fonctionnel et cognitif.
Les auteures de l’étude souhaitent sensibiliser les professionnels de santé à l’importance de repérer une perte de poids de la personne âgée le plus vite possible.