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La fontaine maudite

Publié le 04 mai 2009 par Bordeaux7

La fontaine  mauditeRéinstallée depuis le mois dernier après avoir été vandalisée en 2007, la fontaine aux Egyptiennes a de nouveau été saccagée ce week-end On avait fini par s’habituer à cette fontaine incongrue. Certains esprits taquins l’avaient surnommée le «bain de pieds» car il ne restait des trois Égyptiennes que leurs pieds nus. Installée à Bordeaux à l’occasion de la rénovation du cours Victor-Hugo, cette fontaine a une nouvelle fois été décapitée dans la nuit de vendredi à samedi, moins d’un mois après sa remise en place. Il s’agissait d’une réplique d’une statue conservée dans les réserves du musée d’Aquitaine, dénichée par Fabien Pédelaborde, l’architecte chargé de la rénovation. Sa copie avait été réalisée par des tailleurs de pierre en stage d’ornemanisme à l’Afpa. Située à la croisée des rues des Faures et des Menuts, en novembre 2007, elle avait déjà été dégradée le mois suivant. 1 500 heures de travail réduites à néant par des vandales dont on n’a jamais retrouvé la trace. A l’Afpa, la chose a été prise avec philosophie. «Une fois qu’on a fini un travail, il ne nous appartient plus», estime Louis Vernhes, le formateur. «Comme nous avions un grand respect du travail accompli par ces élèves, nous avons décidé d’en commander une nouvelle copie», explique Jean-Louis David, maire adjoint des quartiers Victor-Hugo et Saint-Augustin. La nouvelle statue avait coûté 15 000 € à la Ville. Mais cette histoire ne saurait occulter celle de la statue originale. «On ne se base que sur des éléments stylistiques pour la dater, explique Agnès Bouloumié, responsable du patrimoine mobilier à la mairie. C’est une fontaine «retour d’Égypte», probablement réalisée à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, à l’époque des campagnes d’Égypte de Napoléon.» Un inventaire du fonds de la Ville de Bordeaux a pourtant bien été réalisé dans les années 50, mais le carton qui accompagne la statue ne comporte que la mention «XVII Palais Rohan», ce qui laisse à penser que la fontaine aurait pu être installée autrefois dans les locaux actuels de la mairie. Une thèse que pourrait confirmer la présence de deux savoureux graffitis à l’encre de Chine retrouvés sur l’œuvre originale : «R.J. Pape» et «Adrienne je t’aime». «Cela montre bien qu’à un moment donné, elle a été implantée dans un endroit plus ou moins accessible au public», commente Agnès Bouloumié, qui espérait trouver le nom de son auteur ou  une date gravée dans le marbre lors du démontage nécessaire à la réalisation de la copie. Mais les trois Égyptiennes se sont bien gardées de révéler leurs secrets.  
Annabelle Georgen


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