Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés…

Publié le 02 mai 2009 par Chantalserriere

L’historien Jean Delumeau , dans son ouvrage “La peur en Occident”,

brosse le portrait d’une société européenne traumatisée par la peste, les guerres, les querelles religieuses et l’insécurité permanente. Deux parties, riches en documents et en témoignages, lui suffisent pour dresser une typologie des peurs du plus grand nombre, mais également pointer l’instrumentalisation de la peur, notamment par l’Église, aux niveaux collectif et individuel. Aventure intellectuelle sans modèle, cet essai, qui nuance l’image souvent trop idéalisée de la Renaissance, permet de mieux comprendre les racines du besoin de sécurité dans nos sociétés contemporaines. “–Sylvain Lefort

La phobie de la mort en Occident n’a-t-elle pas conduit à sa négation pure et simple? Enfouie au  fond des mouroirs, loin des rituels de la vie quotidienne, elle s’invite  pourtant parfois en camarde indécente à nos tables de vivants. Panique à bord.

Autrefois on la nommait peste ou choléra.

Elle s’appelle aujourd’hui grippe porcine ou mexicaine ou virus H1N1. Pire encore, VIH, ou SIDA.  C’est la même peur qui nous étreint. La mort en Occident n’est jamais consolante! Comment la fuir lorsque la pandémie médiatique assaille? Quelle potion magique et tamifluée saura nous préserver de son baiser répugnant? S’enfuir peut-être par les toits, comme le hussard de Giono?

Relire “La peste ” de Camus et sa parabole sur la contagion sociale?

Méditer les leçons d’Esope et de La Fontaine à travers l’observation des animaux malades?

Sachant que tous les pouvoirs de tous les âges et en tous lieux sont friands de ces grandes peurs morbides ou financières avec lesquelles ils cravachent notre aptitude à  nous laisser berner, nous, frères humains qui aujourd’hui vivons… en sujets terrorisés, si tristement conscients que le Dieu de Villon, jamais, ne saura nous absoudre…