Merci à Myriam, une fidèle lectrice de ce blog...
qui aimerait avoir quelques éclairages sur l'intuition.
Dans ce domaine le spécialiste c'est le célèbre psychologue américain Malcolm Gladwell
auteur du best-seller :
"La force de l’intuition",
vendu à 1, 5 million d’exemplaires aux Etats-Unis et traduit dans trente-cinq pays.
Pour lui, l’intuition serait une clé essentielle pour évaluer au plus juste l’essentiel des situations.
Et ce, en quelques secondes !
Voici quelques idées forces de Malcolm Gladwell, sur ce thème:
Par quel mécanisme notre cerveau prend-il une décision ?
Le cerveau utilise deux stratégies de compréhension très différentes.
La première est bien connue : en situation d’apprentissage, on réfléchit à ce que l’on fait et l’on finit par produire une réponse adéquate.
Cette stratégie consciente est logique et définitive, mais aussi lente et laborieuse.
La seconde stratégie est beaucoup plus rapide et efficace, car elle permet de comprendre quasiment immédiatement ce qui se trame.
Mais cette méthode n’est pas sans inconvénient.
Elle opère entièrement à la surface de la conscience, du moins dans ses premières manifestations, et transmet ses messages par des canaux indirects et étranges.
Tout se passe comme si le cerveau tirait des conclusions sans vraiment en informer son propriétaire.
Un mode de réflexion, basé sur des preuves visibles au premier coup d’œil ("les premières impressions"), que la psychologie cognitive se plaît à qualifier de "simple et rapide".
On sait, sans savoir pourquoi.
Ce phénomène que l’on nomme intuition est un "sixième sens",
un peu flou à connotation "mystique".
Que se passe t-il pendant ces quelques secondes de "déclic" ou "d’extra lucidité" ?
L’intuition, associée à tort à une absence de réflexion, a mauvaise réputation dans les entreprises.
Pourtant nos décisions "instinctives" sont des processus très rationnels qui s’élaborent dans notre inconscient.
Aucune force magique insondable là-dedans !
Elle réside dans la connexion en une fraction de seconde d"années d’expérience, de réflexions, de rencontres ou lectures accumulées en vrac au fil du temps, des hypothèses sans liens apparents entre elles.
Sur quoi repose plus précisément cette "clairvoyance instantanée" ?
Elle s’appuie sur le " balayage superficiel " c’est-à-dire notre faculté à plonger rapidement au cœur des enjeux ou d’englober les méandres d’une situation à partir d’indices captés en surface.
Ne devant rien au hasard, elle ne jaillit pas du néant.
En effet, notre inconscient a la capacité de schématiser des situations, des comportements à partir d’une couche superficielle d’expérience.
Les chercheurs nomment inconscient d’adaptation la partie du cerveau qui saute ainsi aux conclusions et permet de prendre des décisions presque instantanément.
Pour prendre une bonne décision, on a coutume de croire que "plus on a de données, mieux on est armé".
Vous démontrez l’inverse...
En effet, c’est plutôt le minimum de données qui optimise la prise de décision.
C’est la théorie du "Less is more" ("Moins vaut plus").
L’excès d’informations perturbe le jugement.
Pour bien décider, il faut apprendre à "négliger", "mettre au rebut" pour se concentrer sur l’essence, expurgée du superfétatoire.
Quand peut-on se fier à son intuition et faut-il abandonner tout raisonnement cartésien ?
Les décisions pertinentes reposent sur un équilibre entre pensée délibérée et pensée instinctive.
La pensée réfléchie est un outil merveilleux lorsqu’on a le temps de s’y adonner, que l’on dispose d’un ordinateur et que l’on doit accomplir une tâche clairement définie.
De plus, c’est elle qui prépare le terrain pour la compréhension immédiate.
Ensuite en matière de prise de décision, la concision est de mise.
Il ne sert à rien de submerger les décideurs d’informations : l’excès de renseignements ne favorise pas la compréhension ; au contraire, elle lui nuit.
Pour prendre de bonnes décisions, il faut filtrer.
C’est tout l’intérêt de l’intuition et du balayage superficiel qui filtre inconsciemment l’information.
Il sera performant si vous maîtrisez bien le sujet abordé et si vous vous affranchissez du conditionnement (préjugés...).
Par conséquent, à l’heure du "tout rationnel" et du "tout objectif",
l'intuition ne doit pas être sous-estimée !
Elle peut s’avèrer souvent bien meilleure conseillère que de longues études et réflexions...
...surtout si l'on maitrise bien son sujet, que la base de données du cerveau est
conséquente !!!
Comme quoi même l'intuition, cela nécessite un bon entrainement...
et n'est pas vraiment le fruit du hasard !!!
Allez, au plaisir de vous lire...
et encore merci à Myriam pour son intuition.