On continue dans la rubrique « tests en retard », hein, quand je vous disais que j’avais du boulot à la bourre… Donc, dernièrement, j’ai passé un peu de temps sur Halo Wars, ou le renouveau du RTS sur console. Pour moi comme pour le marché en général, d’ailleurs, puisqu’en ce qui me concerne, mon dernier RTS sur console fut Command & Conquer : Alerte Rouge sur PlayStation. Ouais, ça date. Alors, vous allez me dire : ouais mais tu dis un peu de la merde, des RTS sur console, y en a eu des tonnes après ça. Oh, oui, c’est vrai, mais c’étaient généralement des portages de jeux issus du monde du PC, connu pour être bien plus adapté au style. Cette fois, avec Halo Wars, on a quelque chose de différent, puisqu’il s’agit d’un RTS développé exclusivement pour la Xbox 360, et pensé pour ce support. Rien à voir avec les Dawn of War ou autres Command & Conquer 3, donc.
Et donc, ça donne quoi, un RTS sur console ? Et bien je dois commencer par vous avouer une chose (dont je n’ai pas vraiment honte, en fait) : je ne suis absolument pas fan de la série Halo. Mais alors pas du tout, du tout du tout. Le premier épisode m’a ennuyé ferme au point que je ne l’ai jamais fini, le deuxième traîne quelque part chez moi et je ne l’ai jamais mis dans ma console, et je n’ai même pas joué au troisième. C’est donc pourquoi je vais m’en tenir au strict minimum en ce qui concerne le scénario, puisque celui de Halo Wars se calque quelque peu sur celui de la série d’origine, vous l’imaginez bien.
Non, ce qui m’a surtout motivé à tester ce Halo Wars, c’est surtout le fait qu’il ait été développé par Ensemble Studio, le studio qui a développé la série des Age of Empire (et qui s’est fait liquider par Microsoft à la sortie de Halo Wars, mais bref). Un gros bon point, donc, même si un Halo pas développé par Bungie, ça peut paraître bizarre au final (Bungie qui a également été éclaté, pour d’autres raisons…). Le scénario, donc ! Tout se passe plusieurs années avant le premier épisode de la série (ce qui me déculpabilise complètement de ne pas l’avoir faite, cette série). Les Convenants, entité extra-terrestre en conflit avec les humains, se sont mis à l’assaut de la planète Harvest dans le but d’y extraire quelque ressource. Et c’est justement pour savoir ce qu’ils peuvent bien y chercher que vous avez été dépêché sur place avec votre équipe, afin de mener votre enquête et de stopper, le cas échéant, les activités des Convenants dans le coin.C’est simple, mais ça justifie largement de faire la guerre, après tout, c’est pas comme si les Américains étaient partis chercher du pétrole en Irak avec les armes aux poings. C’est donc bien une guerre que vous allez devoir mener contre les Convenants à travers une quinzaine de missions plus ou moins variées. Ces missions, dans l’ensemble, sont assez intéressantes et parviennent à se démarquer de leurs petites soeurs par une particularité certaine. De la mission de protection à l’assaut général en passant par l’exploration, on fait un peu de tout, et c’est un plaisir de devoir gérer son équipe pour remplir les différents objectifs.
Un plaisir, oui, même si comme on pouvait s’en douter, une manette, ça ne remplace pas le bon vieux combo clavier/souris. D’énormes efforts ont été faits pour que le jeu reste agréable à la manette, et ça se sent. D’ailleurs, le jeu reste assez jouable en toutes circonstances, les unités répondent au doigt et à l’oeil (même si certaines sont un peu connes au point de se perdre dans le décor, eh oui, ça arrive encore en 2009), et les actions sont assez fluides dans l’ensemble. Sauf que les limitations imposées par ce type de jouabilité se sentent assez vite, et on se rend compte après plusieurs missions que la difficulté ne saurait être aussi élevée que ce que l’on peut connaître dans les ténors du genre. Cela pour une raison simple : déjà lorsque les assauts basiques se multiplient et que l’attention du joueur est constamment sollicitée, on finit très rapidement par s’emmêler les pinceaux et se tromper à plusieurs reprises entre les 8 boutons, 4 directions et les deux sticks de la manette, qui ne rivalisent définitivement pas avec les 102 touches d’un clavier qui proposent de nombreux raccourcis.La jouabilité n’est donc pas un problème, au contraire, à ma grande surprise, elle est assez sympathique et simple à appréhender. Malheureusement, à cause d’elle, on se retrouve avec un RTS certes bon et plutôt agréable, mais loin de ce qu’il se fait de mieux en la matière. Aurait-il été possible de faire mieux sur Xbox 360 ? Difficile à dire, Command & Conquer 3 m’avait laissé ce goût amer de jeu injouable pour un débutant, et affublé d’un tutoriel long et indigeste. Celui de Halo Wars, justement, est plutôt réussi, bien intégré, court et complet, rien à dire donc.
Mais comme je ne suis pas un joueur de RTS, ni un joueur PC à la base, je ne peux qu’accueillir positivement. Qu’il soit facile ne me dérange en outre pas, même si je me rends bien compte que certains passages auraient pu s’en trouver plus intenses si les moyens avaient pu être là. Pour finir, l’ambiance sonore m’a laissé une bonne impression. Discrète, elle accompagne parfaitement l’action, qui se scinde souvent en plusieurs phases (préparation de la base, constitution d’une armée, assaut/défense, etc.).Qu’on se comprenne, ceci dit. Les maniaques du RTS vont définitivement se faire chier dans ce Halo Wars. Parce qu’il est relativement simple, pour commencer. Parce qu’un pad de 360, face à un clavier, c’est bien, mais pas top, et parce qu’il est assez court, dans l’absolu. Les autres y découvriront un jeu sympa, pas forcément blindé de bonnes idées, ni franchement novateur, mais qui exploite assez bien l’univers de Halo pour le retranscrire dans un jeu de stratégie. Et c’est cela que les fans de la série apprécieront, eux qui pleuraient déjà la fin de Halo après le dernier épisode de la trilogie. Pour autant, Halo Wars n’est pas un jeu pour « ceux qui n’aiment pas les RTS » et autres bourrins, parce qu’aussi simpliste soit-il, ce jeu qui a le cul entre deux chaises n’en reste pas moins relativement lent et posé, mais c’est surtout le genre qui veut ça…