Il s’agit alors de traiter ce syndrome pouvant ruiner l’équilibre devenu précaire de nos sociétés et un miracle est advenu. Quelle chose plus admirable pour calmer les esprits qu’une belle pandémie ! Il faut la choisir sans véritable danger mais suffisamment inquiétante pour détourner les têtes des préoccupations concrètes…
Belle affaire donc que cette grippe porcine devenue mexicaine puis dotée d’un nom de code. A peine quelques centaines de cas avérés dans le monde, une mortalité qui se comptent sur les doigts d’une main, des symptômes réduits à une infection grippale banale qui, mis en parallèle les ravages annuels d’une grippe dite saisonnière laissent pantois face à cette explosion médiatique et les mesures de protection prises…
Bien entendu il ne s’agit pas de minimiser les risques potentiels d’être atteint par cette pathologie mais bon que devrait-on faire chaque année vis à vis des 500.000 morts annuels de notre bonne vieille grippe des familles et, par exemple, des 800 morts de cette même grippe en 2002 à Madagascar dont personne n’a jamais parlé ! Alors donc, bientôt des mesures en France de confinement gérées par le ministère de l’intérieur, très pratiques pour interdire toutes les situations potentiellement dangereuses telles que les manifestations, les rassemblements dans des lieux clos où l’on contraint des dirigeants d’entreprises à faire face à leur responsabilité. Bien entendu il ne s’agira pas de brimer les libertés publiques mais seulement de nous préserver des virus…
En attendant, on peut se réjouir que les laboratoires Roche détenteur du brevet de l’antiviral Tamiflu ait eu la bonne idée d’augmenter son prix de vente de 7,50 la boite à 20 euros, le temps que l’Etat, en obligeant son achat massif par les pharmacies hospitalières, lui fasse vider ses stocks et gonfler ses bénéfices…
Jean-Philippe Demont-Pierot