Magazine Politique
Le magazine Capital, magazine dont l'objectif premier est de faire comprendre l'entreprise et l'économie, s'est intéressé aux salaires et indemnités de nos élus, du moins des plus importants. L'enquête est intéressante, en particulier au beau milieu de la crise financière et des grands discours sur les salaires des patrons. Non vous ne découvrirez pas de salaires mirobolants comme chez Bouton et autres banquiers stock-optionnés et multiprimés, mais quand même, dans le calcul et le cumul des revenus, quelques surprises qui montrent que la transparence a du bon.
Je vous épargne les commentaires déjà mis en place sur les différents sites d'information, oui Nicolas Sarkozy gagne 22 249 €uros par mois et ne dépense sans doute pas grand chose avec ses indemnités, à moins que cela ne lui paye ses montres, il faut alors vite qu'il refile le tuyau à Julien Dray.
22249 €uros plus les avantages comparés au SMIC à 1320 €uros bruts plus les APL dans certains cas, la différence est importante (échelle de 1 à 16,8), pas choquante, mais importante. Mais une fois que vous êtes dans les revenus élévés, vous avez plus de chance encore de vous élever, vous louez votre cabinet d'avocat par exemple, pour vos vieux jours sans doute.
Mais pour bien vivre de la politique il faut cumuler! Cumul des mandats, cumul des fonctions, cumul de l'activité politique et de la retraite. Il faut le rappeler politique n'est pas un métier c'est un "sacerdoce", ce qui me surprend toujours c'est de savoir qu'i y a des professionnels de la politique qui ne touchent que des indemnités... Non la plupart des politiques aiment ce qu'ils font, par goût du pouvoir ou du service, ils sont prêts à sacrifier leur vie de famille, ce que le commun des mortels n'est pas toujours prêt à faire.
Justement, c'est le moment d'écorcher un retraité qui cumul son mandat parlementaire de 7000 €uros à sa retraite (58 ans c'est si jeune?!) d'agrégé d'histoire de 2700 €uros. Pourquoi ne pouvons nous pas mettre entre paranthèse cette retraite? Il pourrait être logique de suspendre le versement d'une retraite comme celui d'un salaire quand un homme accède à la députation. Pour le moment François Bayrou, c'est de lui dont je parle, ( et ça fait drôle de le savoir retraité) peut comme d'autres cumuler retraites et indemnités, surprenant, mais il en a le droit. Et je ne veux pas l'accabler parce que s'il n'a pas l'envergure d'un chef, il n'en demeure pas moins en homme intéressant.
Mais concernant les indemnités, qui sont de l'argent public il serait interessant de savoir comment cet argent est utilisé entre dépenses "professionnelles" et dépenses privées.
En effet certains reversent leurs indemnités en partie à leur parti, d'autres cumulent les mandats sans cumuler les salaires, bref chacun agit en fait selon sa conscience, certains trouvent normal d'en profiter d'autres estiment qu'il ne faut pas exagérer.
Pour terminer sur le salaire des politiques il faut aussi savoir que les combats politiques dans les petites municipalités sont aussi et avant tout un moyen pour certains de doubler un salaire en particulier pour les RMistes. En effet il arrive que sur de petites communes le principal intérêt d'un candidat se trouve là, dans une indemnité complémentaire. Mais évidemment quand on a rien, on s'accroche à ce que l'on trouve.
Cependant, il semble évident qu'il faille des salaires suffisament importants pour ceux qui dirigent afin de leur assurer une certaine autonomie financière et ainsi ne pas être sous influence (pour ceux qui ont regardé le très bon téléfilm de France 2 sur Pierre Beregovoy, la campagne politique menée contre le premier ministre correspondait bien au soupçon d'avoir été sous influence de Patrice Pelat).
Ce qu'il faut savoir c'est que l'on fait parti des 10% des "hauts revenus" dès 3000 €uros nets mensuels, soit à peu près trois fois le Smic net. Finalement, être élu c'est faire parti de l'élite, puisque l'un des rôles de l'élu est de légiferer et de diriger.
Alors en ces temps de crise, en ce temps où le chômage remonte violemment, il n'est pas surprenant de voir les revendications fleurir. A raison. Laisser filer les salaires des grands patrons, même s'ils ne sont qu'une minorité à gagner plus d'1 million d'€uros, la question est de savoir s'ils ont des compétences si grandes qu'ils méritent de gagner 63 fois plus qu'un smicard, ce qui signifie un boulot 63 fois plus important q'un ouvrier? Gros doute sur leurs compétences quand leurs sociétés perdent de l'argent et suppriment à tour de bras des emplois... cf l'article du Rue89.
Alors faut-il une politique des salaires? Sans doute pour gommer les excès indécents, et pour éviter qu'un patron ne serve son intérêt particulier et le court-terme boursier plutôt que l'avenir de son entreprise, il semble nécessaire de fixer des bonus court-terme, moyen-terme et long-terme, afin que la création de richesse soit réelle et non pas fondée sur le cours financier de la bourse...