Et c'est reparti....

Et demain ? Qui c'est qui va reprendre ses 120 kilomètres quotidiens ? Qui c'est qui va retrouver ses chers élèves à qui elle n'a pas manquée ? Qui c'est qui n'en a aucune envie ? C'est bibi (Tout doucement, fermé pour cause de sentiments différents...)... Oui, c'est bien moi qui vais remettre mon costume de prof, fort délaissé ces derniers 15 jours...
Allez, essayons d'être positive...
C'est la dernière période avant les grandes vacances, les vraies vacances...
Ca veut dire aussi que je ne suis plus qu'à deux mois de mon concert de U2 et qu'à un mois et demi du mariage de ma meilleure amie.
Ca implique également que ça va être une période intense avec les dossiers pour les orientations, les conseils de classe, les rencontres avec certains parents pour parler de l'avenir de leur enfant (et bizarrement, on n'a jamais vu les parents de toute l'année, et là, d'un coup, ça s'affole....)
Cette période-là est agréable : il ne fait pas encore trop chaud, il ne fait pas froid. On profite du soleil entre midi et deux, on recommence à boire le café en terrasse avec les collègues, à déjeuner dehors sous les pins...
Mais c'est aussi à ce moment-là que les élèves commencent à déconnecter : au delà de 20° et avec de l'ensoleillement, l'adolescent a le cerveau qui ne répond plus et, ses préoccupations sont bien éloignées du collège...
C'est là qu'on commence à voir surgir des bermudas immondes, les nombrils des jeunes filles, les décolletés sur lesquels lorgnent les garçons et les tongs auxquelles nous faisons la chasse...
Le mois de mai rime aussi avec le retour en force de la salade de régime : l'objectif du maillot et de la plage et les habits de l'été dernier qu'on ressort soulignent qu'on a fait du gras, cet hiver...
Allez, disons que ça pourrait être pire...
Certes, je n'ai aucune envie de reprendre le boulot, mais disons que j'y vais moins à reculons qu'au moins de novembre : je n'avais aucune envie de reprendre le boulot, mais en plus, ça m'angoissait. Vraiment. J'avais raconté combien mon arrivée à Dinoland avait été chaotique mais, je ne me suis pas trop étendue sur la façon dont je le vivais; et pourtant, je l'ai très mal vécu. Tous les dimanches soirs, j'étais angoissée à l'idée de retourner à Dinoland le lendemain, de retrouver mes collègues insignifiants et pas funkys... J'ai vraiment eu de grandes insomnies pendant ces nuits-là...
Et puis, petit à petit, je me suis rendue compte que les profs sympas existaient à Dinoland, mais qu'ils se cachaient, les bougres, dans la quantité impressionnante de labos du collège. A la faveur des conseils de classe et des réunions diverses et variées que nous avons eues, j'ai fait plus ample connaissance avec certains collègues... et ça se passe plutôt pas mal ! D'accord, il nous faut encore du temps pour mieux nous connaître, mais ça semble en bonne voie.
Alors, oui, je n'ai pas tellement envie de reprendre. Je dirais même que je serais prête à donner ma virginité (?!?) pour ne pas prendre le chemin du boulot, demain... Mais, je n'ai pas le choix. Alors, j'essaie de me souvenir en quoi consiste la matière que j'enseigne, je ressors mon cartable savamment caché... et c'est reparti !