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A la découverte de "l'estomac collectif" des fourmis

Publié le 02 mai 2009 par Benjamin Tolman
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Paru le 2009-05-02 12:01:00

France / Australie - Des chercheurs du Centre de recherche sur la cognition animale et de l'université de Sydney ont démontré qu'une colonie de fourmis fonctionnait comme un "estomac collectif", dont les membres se partagent les tâches de récolte, de digestion et d'excrétion.

Chez les fourmis, la nourriture est ramenée au nid par seulement 10 % des individus : les fourrageurs. Celle-ci est ensuite régurgitée et partagée entre tous les membres de la colonie. Mais les besoins nutritionnels diffèrent entre les jeunes (larves) et les adultes.
Audrey Dussutour et Steve Simpson viennent de montrer que les larves, qui ne peuvent pas se déplacer et quitter le nid, sont capables de communiquer leurs besoins nutritionnels aux fourrageurs qui, en retour, adaptent leur stratégie de récolte. En effet, en mettant à disposition de colonies de fourmis, avec ou sans larves, de la nourriture riche en sucres ou en protéines, ils ont observé des comportements différents. Ainsi, lorsque les larves sont présentes dans la colonie, les sources de nourriture protéinées sont préférées : elles permettent en effet d'assurer une meilleure croissance des jeunes. A l'inverse, en leur absence, les fourmis privilégient la nourriture riche en sucres.
Par une seconde expérience, les chercheurs ont mis en évidence que le sucre est le nutriment clé dans la régulation de la récolte. Face à de la nourriture caractérisée par des proportions variables en protéines et en sucres, les fourrageurs sont capables de récolter la même quantité de sucre. Autre observation, lorsque la nourriture est riche en protéines et pauvre en sucres, l'excès de protéines est rejeté à l'extérieur du nid : les fourmis sont donc capables d'extraire le sucre de la nourriture et de régurgiter les protéines sous forme de boulettes. Néanmoins, malgré cette manipulation, les colonies élevées avec de la nourriture riche en protéines présentent une mortalité extrêmement élevée (jusqu'à 75 %). A titre de comparaison, des fourmis élevées avec de la nourriture moins protéinée perdent moins de 5 % de leur effectif.
Les scientifiques ont constaté que la mortalité des fourmis était moins importante dans les colonies avec larves. Ils ont démontré que dans celles-ci, les fourmis échappent en partie à l'effet toxique des protéines en confiant le travail de manipulation de la nourriture aux larves qui sont mieux équipées pour la digestion des protéines.


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