Paru le 2009-05-03 15:02:00
France - Une nouvelle espèce d'archaébactérie, vivant dans un milieu allant de 85 à 105 °C et capable de se diviser à une pression plus de 1 000 fois supérieure à la pression atmosphérique, vient d'être découverte par des microbiologistes du Laboratoire de microbiologie des environnements extrêmes.
Les recherches menées sur les extrêmophiles, ces espèces qui ont la particularité de vivre dans des conditions mortelles pour la plupart des autres organismes, révèlent sans cesse de nouveaux « mondes à découvrir », tous très prometteurs. Les formes de vie a priori inimaginables qu'ils hébergent montrent en effet que l'inventaire de toutes les espèces vivant sur Terre est loin d'être fini. Elles illustrent également les étonnantes capacités d'adaptation du vivant qui, semble-t-il, pourrait exister sur des planètes aux conditions environnementales à première vue incompatibles avec la vie.
Découverte sur un site situé à 4100 mètres de profondeur, Pyrococcus CH1 vit entre 85 et 105 °C, avec un optimum de 98 °C et se divise entre 150 et 1200 bars de pression hydrostatique, 520 bars étant sa pression optimum. Cette découverte repousse une nouvelle fois les limites physico-chimiques de la vie sur Terre et conforte l'idée de l'existence d'une biosphère hyper-thermophile dans les profondeurs de notre planète.
D'un point de vue pratique, la découverte de micro-organismes de ce type peut se révéler précieuse : du fait des conditions extrêmes dans lesquelles ils se développent, leurs enzymes sont thermostables et aptes à fonctionner dans des réacteurs sous pression. Elles peuvent donc être utilisées dans des procédés industriels, où certaines étapes requièrent des températures et des pressions élevées, notamment pour l'obtention de produits à forte valeur ajoutée, issus aujourd'hui de la chimie fine.