«Vide sidéral» dans la boîte crânienne de François Fillon

Publié le 02 mai 2009 par Kamizole

Contrairement à l’aphorisme d’Aristote «la nature n’a pas horreur du vide» comme le devaient le démontrer au XVIIe siècle les expériences de Torricelli et Blaise Pascal sur la pression de l’air… Ce dernier qui disait éprouver un vertige devant l’infini - l’infiniment grand de l’espace sidéral comme l’infiniment petit découvert grâce au microscope.

Or donc, François Fillon qui n’est plus à une connerie près et semble manquer cruellement d’arguments intellectuellement solides, se répand actuellement en «petites phrases» qu’il voudrait assassines alors qu’elles soulignent en fait le grand vide - sidérant ! - de sa pensée…

Après avoir cru au pouvoir des images – lesquelles auraient infligé selon lui une «magistrale claque» à Ségolène Royal – il remet le couvert en fustigeant, selon ce que je lis sur le NouvelObs : europeennes : Fillon dénonce le «vide sidéral» du PS le Parti Socialiste, Martine Aubry et – bien entendu ! – Ségolène Royal…

L’imbécillité native du propos de François Fillon tient essentiellement en deux points : il veut faire croire d’une part qu’il n’y aurait pas d’unité de vues entre le Parti Socialiste français et ses homologues européens – sans doute ne connaît-il pas l’existence du PSE ? – partis socialistes qu’il «instrumentalise» selon ses vœux : ils rejoindraient les positions défendues par l’UMP et l’ultralibéral PPE (Parti populaire européen)… On se demande alors bien pourquoi les homologues européens du PS ne font pas campagne commune avec les partis de droite !

“la difficulté pour les socialistes français, c’est qu’ils sont les seuls à vouloir de cette Europe socialiste” (…) “Aucun des partenaires du Parti socialiste en Europe ne souscrit à cette vision. Vous n’en trouverez pas un pour célébrer les 35 heures ou pour célébrer la sur-administration de l’économie, ou pour célébrer l’augmentation sans limite des dépense publiques”

Célébrer ?

Le cul béni – avec ses airs de premier communiant qui voudrait qu’on lui donnât le Bon Dieu sans confess alors qu’il est en train de donner des coups de pieds sous la table à sa cousine… - y va fort !

Ah ! s’il n’y avait pas les 35 heures… S’il avait quelque once d’intelligence dans le têtiau, il se demanderait pourquoi les patrons ne les ont pas tout simplement abolies comme la loi le leur permettait…

Ah ! si… Chez Continental… Les salariés avaient accepté de revenir aux 40 heures, précisément pour sauver les emplois… Nous venons de voir comment ce sacrifice a été remercié : licenciements !

Quant au reste, les dépenses publiques ou la sur-administration de l’économie, ce sont de vieilles antiennes de la droite… Il suffit de constater que les dépenses publiques ont explosé à partir de 2002 alors que sous le gouvernement Jospin le déficit budgétaire avait été contenu au point d’être au plus bas niveau depuis une vingtaine d’années… Si l’on tient compte que ces faits étaient analysés dans la chronique économique d’Eric Le Boucher, pas particulièrement tendre avec la politique économique socialiste, on mesure l’inanité – autant que la plus parfaite mauvaise foi ! - des propos de François Fillon et de la droite en général.

Avec la politique budgétaire souhaitée par Nicolas Sarkozy et mise en œuvre par le gouvernement Fillon nous assistons bien évidemment à une explosion des dépenses publiques. Lesquelles toutefois ne servent en rien l’intérêt général bien compris, qu’il s’agisse du fameux «paquet fiscal» et notamment du «bouclier fiscal» dont le seul mérite – alors qu’il coûte bonbon au budget de l’Etat : environ 12 milliards par an ! – est d’exonérer d’impôts les plus fortunés et même de leur rendre un solide paquet de flouze…

Vous y ajouter les dizaines de milliards d’euros aux banques – qui serviront prioritairement leurs actionnaires, les dirigeants et les traders : ceux qui précisément par qui le krach boursier est arrivé ! – auxquels s’ajouteront d’autres dizaines de milliards pour l’industrie automobile : prioritairement les copains et les coquins car sinon comment expliqueriez-vous que l’avenir d’Heuliez – qui a un vrai projet industriel innovant pour l’automobile électrique - soit toujours aussi incertain ?

La sur-administration de l’économie ?

Etant donné les performances des établissements financiers, banques et assurances, il est bien évident qu’appeler de ses vœux une régulation est de la dernière stupidité : le laisser-faire libéral a apporté depuis le krach boursier du 11 septembre 2008 l’éclatante preuve de son efficacité en matière économique…

Ne surtout pas hésiter à continuer dans cette voie… Finalement, François Fillon fonce à toute vapeur dans le «mur du çon» - merci au Canard Enchaîné ! – et ses propos ont tout des intempestifs coup de klaxon !

On mesurera au passage la filouterie d’un Sarko qui chante – à tue-tête mais méchamment faux ! - les mérites de la régulation et de la «moralisation» du capitalisme mais dont les actes prouvent à l’envi qu’il n’entend rien changer au système…

Surtout aucune règle contraignante. Nicolas Sarkozy peut moquer autant qu’il veut «l’inexpérience» de Barak Obama… Quant bien même celui-ci s’efforce justement de mettre des freins et des garde-fous à l’avidité des banquiers. Mais c’est bien sûr : Nicolas Sarkozy étant lui-même d’une gloutonnerie sans mesure à l’égard de l’argent ! surtout public…

Nicolas Sarkozy et ses amis : des «assistés» permanents. «A vot’ bon cœur» : c’est nous – les con… tribuables et les cochons – mot désormais interdit ! - de payants qui leur faisons la… charité !

François Fillon critique Martine Aubry : il estime que le programme du Parti Socialiste pour les élections européennes consisterait uniquement à «sanctionner le gouvernement»

Je me bornerais à constater que le programme de l’UMP est tellement ambitieux et novateur que la seule stratégie de ses laudateurs pour y faire adhérer les électeurs consiste à taper à bras raccourci sur les socialistes ! Tout un programme…

A priori, il n’y a pas assez «d’images» dans le programme socialiste pour que François Fillon soit capable de le lire en son entier… Il saurait d’une part que précisément le manifeste des socialistes européens a été élaboré à partir des propositions de l’ensemble des Partis socialistes européens regroupés au sein du PSE et des contributions des militants…

Ce qui bien évidemment fiche par terre sa pénible charge contre l’originalité du PS… Celui-ci a néanmoins élaboré un document – Donner une nouvelle direction à l’Europe – qui tient compte des spécificités de la situation française : l’approche des problèmes mais aussi certaines réponses apportées par les socialistes français.

Pour avoir lu le texte (sinon je me garderais bien d’en parler…) je peux dire qu’il contient, outre des propositions qui sont dans le droit fil du manifeste du PSE, une critique sans concession de la politique ultralibérale menée tant par la Commission Barroso au niveau européen que par Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon sur le plan intérieur…

Voilà sans doute ce qui défrise tant François Fillon !

Mais de là à parler de «vide sidéral» - expression marquée au coin de la bêtise la plus crasse si tant est qu’il sache ce qu’elle veut dire exactement au plan scientifique ! – il lui faudrait sans doute apprendre à lire… Je me doute d’ailleurs que même s’il lisait le programme du PSE et celui du PS sa mauvaise foi l’emporterait encore : il se contente de ses petits slogans médiocres qui n’enflamment que les militants bornés de l’UMP…

Un «vote sanction» ? Bien évidemment…

Avec tout ce que l’UMP nous font subir comme détérioration du pouvoir d’achat, de mise à sac de l’Etat et des services publics essentiels – Ecole, Santé, protection sociale, etc… - leur incapacité à apporter de vraies réponses à la crise financière, économique et sociale pour le bien de l’ensemble des citoyens, vous ne voudriez quand même pas qu’on leur adressât un satisfecit ?

Ils demeurent sourds aux doléances d’un nombre toujours croissant de citoyens qui n’en peuvent mais et souffrent de la crise, de la Planète pauvre aux classes moyennes. Grèves, manifestations gigantesques, désespoir des salariés mis à la porte les laissent de marbre.

Le 7 juin 2009 donne l’occasion à tous les citoyens mécontents d’exprimer leur ras-le-bol dans les urnes… Infliger un revers électoral, une «claque magistrale» à cette clique qui n’a aucun égard pour les citoyens et leurs souffrances. Cela ne nous en soulagera sans doute pas sinon sur le plan du moral…

Combien j’aimerais de surcroît voir leur mine déconfite si le résultat des urnes démentait les sondages qui leur sont pour l’instant favorables !

Tous ensemble !

Croyez bien qu’en dépit de divergences - que je n’ai jamais celées - c’est sans aucun état d’âme que je voterais pour la liste socialiste le 7 juin 2009. Je m’en voudrais de disperser nos forces et je suis trop attachée à l’unité du Parti Socialiste.

C’est à mon sens la seule manière de dire «non» efficacement à la politique de Nicolas Sarkozy & consorts qui mérite amplement un «vote sanction» que je souhaite le plus massif possible.