Qui n'a pas songé à ces critères de sélection de plus en plus aigus et larges à la fois, promettant l'abondance sans conscience à ceux qui n'ont rien à se reprocher, et la persécution contre tous ceux qui oseraient avoir une conscience morale autonome, quelle que soit la forme qu'elle peut prendre ?
Bien que ces théories soient considérées par les populations médiocres, qui répètent ce que la télé leur dit de dire, comme « conspirationnistes », il n'en reste pas moins que le glissement de l'état de Droit vers un ordre unipolaire intransigeant et indiscutable ne peut être qualifié que par le terme de la conspiration de type mafieuse.
La grande erreur dans tout cela est de ne se fier qu'à des craintes vagues et dénuées de fondement, même si on peut admettre assez facilement que la fin d'une société pour passer à un autre type de société, caractérisée par sa différence de viabilité, n'a que trop peu de chances de se déclencher pour des raisons altruistes. Ce ne peuvent n'être que des raisons égoïstes, car c'est là-dessus que toute la pensée contemporaine fonctionne.
C'est pourquoi il faudra sûrement attendre l'extrême dernier moment pour que les gens se réveillent.
Les doux-rêveurs et les utopistes proclament qu'il faudrait un gouvernement mondial et une monnaie unique, avec une homogénéité des lois afin de faire le premier pas vers une société plus juste.
Mais aussi les gangs mafieux en proie à la perte de leur puissance illusoire proclament exactement la même configuration, au sein de laquelle ils seraient évidemment en haut de son échelle.
Le fait est qu'une fois arrivé en butée de son fonctionnement le système social du but lucratif égoïste va chercher à se débattre violemment face à sa mort, comme l'entité psychique pensante qu'elle est en réalité.
Tous ceux qui resteront serviteurs du système injuste en seront les porte-paroles, les bras et les mains. Ils se sentiront personnellement menacés au nom de l'entité immatérielle qu'ils servent, et s'enfonceront dans la berlue qui permet de justifier leur actes inhumains et inconséquents.
Je le dis depuis tellement d'années : c'est le refus du dialogue qui fait entrer l'inhumain dans la société, c'est ça le pire crime. C'est quelque chose qu'on voit toujours dans les débats, au moyen d'une panoplie incroyable de moyens servant à faire taire, superposer, brouiller, rabaisser, rejeter sans explication, refléter avec le bouclier du sens commun, tous les arguments qui devraient être discutés.
Il faut encore que l'humanité fasse quelques petits progrès pour savoir déceler ceux qui se comportent ainsi par pure réflex de défense, n'ayant aucun scrupule à insulter par le silence ceux qui ne veulent pourtant que leur bien.
Il faut savoir dessiner mentalement les relationnements sous-tendus par les discours pour pouvoir apprécier la teneur et la beauté, ou la petitesse et la confusion des discours.
Une dictature mondiale, aura ou voudra avoir lieu étant donné que c'est ce à quoi ressemble le goulet d'étranglement de la nécessité, qui intervient dès lors qu'un système arrive en fin de vie, et que précédemment la liberté a été mal utilisée : elle s'auto-confisque.
Un système arrive en fin de vie quand il devient incapable de s'auto-régénérer, de produire ce dont il a lui-même besoin pour sa pérennité.
Le principe de la dictature mondiale est exactement le summum, la symbolique criante de vérité de l'erreur fondamentale des sociétés actuelles, c'est pourquoi son évolution tend à prendre ce chemin dès lors qu'on n'est pas assez forts pour remettre en cause ce qui le nourrit ; et qu'on reste incapables de tracer mentalement ce qu'il devrait être.
Regardez un peu la stupidité de la chose : quelle est la viabilité d'une dictature mondiale ? Pour combien de temps une dictature mondiale peut-elle fonctionner ? Est-ce là un projet de société pour lequel les humains sont prêts à investir de leur énergie créatrice ?
Les conditions que l'entité capitaliste proposent pour son avènement sont basées sur des observations qui sont déjà presque caduques, et qui datent de l'époque où on se rendait compte que les messages publicitaires répétitifs avaient une emprise directe sur le fonctionnement du psychisme.
Il s'est donc trouvé là un moyen d'opérer la mutation qui est nécessaire pour assouvir et creuser l'acceptation d'un système social injuste.
Suite à quoi on le sait, l'acceptation devient automatiquement une habitude puis une drogue, pour laquelle effectivement les gens sont prêts à se battre, tels des masochistes.
Une société sadique ne peut tenir debout que si les gens sont masos !
Mais de là apparaît la question du sadisme de la société actuelle.
Voilà une question intéressante à étudier.
Consentir à ce que des spots publicitaires mettent en exergue « le rôle social » des banques à but lucratif, n'est-ce pas du sadisme ?
Une fois je voyais un gars sortir de l'ascenseur laisser la porte se refermer sur le nez de sa femme.
Un autre jour un gars, pour ne pas se faire prendre par Hadopi, réglait se problème en allant simplement télécharger ses films chez « un ami ».
A un autre moment dans un magasin, un commerçant vient discuter avec le client en étant prêt à mentir sur de nombreux niveaux simultanés pour assurer sa vente.
Un jour en voyant un site d'actualité, un quidam se dit que la fiabilité de l'information dépend surtout de la réputation du support qui la propose.
Les musiciens profitent de leur taux d'écoute pour faire valoir leurs droits d'auteurs de 4% au lieu d'accepter une licence de libre distribution qui leur rapporterait pourtant beaucoup plus.
Les jeunes vous rient au nez quand on leur suggère de s'intéresser à la politique (avec une relative raison cela dit), mais quand ils le font, ne savent que s'affilier à des courants banals, exigus et pré-mâchés.
Bon, ils sont très faibles mes exemples mais chacun peut se faire son idée.
Si l'avènement d'une dictature mondiale est à craindre, qu'en est-il de la société dans sa forme actuelle ? C'en est-ce pas déjà une ?
La dictature on la conçoit comme un ordre tombant de la hiérarchie que les non-pensants se doivent d'accepter sans hésiter.
Ensuite ce qui fait dictature c'est l'acceptation et la dureté des citoyens les uns envers les autres. C'est le fait de forcer les autres à se plier aux exigences avec lesquelles ils ne sont pas sensés pouvoir rivaliser.
Ce qui fait dictature c'est aussi, dans cette société-là, l'incapacité à concevoir au-delà de son formatage les tenants et les aboutissants de ses actes et de ses choix.
Le princpal Bug à l'idée d'une dictature mondiale, c'est justement ce que la nouvelle société va vouloir résoudre en premier et ce sur quoi elle va fonder tout son nouveau paradigme : la vision non-étroite.
Un vrai bon cerveau, est capable de tenir compte d'un grand nombre de paramètres simultanément dans sa réflexion afin que la solution à laquelle le calcul formel débouche soit un pas de plus vers l'équité et la justice.
Il ne peut plus être admissible que, même emplis de bonnes intentions, celui qui fait un calcul trop étroit, énervé qu'on lui dise que son résultat est injuste et illogique, cherche à conditionner les esprits pour qu'ils acceptent d'y voir une bénédiction, afin de récupérer des félicitations qui en réalité sont indues !
La question étant celle de la viabilité d'un système, et cette question étant nouvelle, il n'est pas logique de prétendre que le système qui n'avait jamais inclus cette notion dans sa conception puisse l'être et le rester par la force.
Je sais pas : si dans un logiciel des composants ne répondent pas comme prévu, on ne peut pas les transformer pour qu'ils répondent comme prévu, sans qu'automatiquement la raison première pour laquelle ils ont été conçus ne soit sabordée et viciée, et donc, sans causer des lésions encore plus graves dans le système. Cela ne peut pas être fait de façon inconséquente et névrotique, car ce n'est pas logique : Ceci est la définition topologique de l'illégalité.
La viabilité d'un système signifie qu'il est fait pour permettre la vie en continu de ce qui est inclus en lui.
Un autre recommandation pour la viabilité d'un système est qu'il soit cohérent et compatible avec ce dans quoi il est lui-même inclus.
Ces deux lois étant insurpassables et inévitables, la pérennité de toute dictature est compromise.
Mais bon ça n'empêche pas certains de se dire que tant mieux après tout, et que ça ne les empêchera pas de tirer profit autant qu'ils peuvent de la crédulité et de la faiblesse des gens, au moins le temps de leur propre vie.
Une autre loi est que dans tout système, le diable existe car il consiste à présupposer que les dysfonctionnements du système, en plus d'être inévitables, peuvent également être volontairement voulus. A partir de là il est logique d'intégrer l'idée que des gens soient malintentionnés, et que la viabilité d'un système doit pouvoir se justifier par ses capacités à rendre caduques les agressions de malveillance.
En général ce n'est pas un problème car tout bon système est capable de répondre, voire de créer lui-même des conditions qui seront originales et de savoir y répondre.
Cela dit, un corollaire dit aussi que la sécurité d'un système ne doit pas excéder un très faible pourcentage de son activité, sans quoi, au-delà de 10% de son activité (mettons), on dira que ce système possède un but guerrier en soit, et donc compromet sa propre viabilité, en freinant trop fortement sa capacité d'évolution.
Car en effet une des recommandations les plus essentielles pour la viabilité d'un système est sa capacité d'évolution et de réparation.
De là se posent des questions assez fondamentales pour l'avenir de la société humaine : on doit de toutes manières accéder à des produits, il faut de toutes manières les manufacturer les transporter et les recycler, il faut de toutes manières de l'énergie humaine disponible pour accomplir ces tâches et il faut de toutes les manières permettre la vie des 50% d'inactifs (enfants vieux et malades), et forcément éduquer informer guérir transporter alimenter et urbaniser.
Là où ça bloque c'est de se dire : comment peut-on faire que le système qui permet ces activités soit pérenne, alors que dès qu'on fait un pas dans un sens ou un autre, on ne fait que détruire par économie, déforester par intérêt, polluer par négligence, arnaquer par nécessité, voler par application de la loi, tuer par empressement...
Le travail à faire est considérable, toute produit vendu doit prouver que sa fabrication n'a causé aucune lésion et que son recyclage est assuré.
Ce n'est pas que « Carrefour qui vend des tomates israéliennes », comme le montre la campagne de boycott, c'est tout ce qui se vend dans le monde qui devrait subir des critères extrêmement drastiques de viabilité à long terme.
Les institutions qui doivent encore apparaître pour donner une notation de la viabilité des produits distribués devront incorporer une somme conséquente de paramètres fonctionnels.
Sachant cela, des institutions assurant aux entrepreneurs les moyens de produire devront préalablement donner leur aval à ces productions, ce qui signifie, accorder des moyens.
Sachant cela, la création monétaire obtient une toute autre signification, puisque le but sera de ne permettre qu'à ce qui est non antinomique avec le principe de pérennité de se trouvé produit.
D'office, cela inclus que la comptabilité soit globalisée et que le but lucratif soit déplacé vers le but social.
En fait de dictature, de rigueur implacable et d'intransigeance indiscutable, vouloir mettre une pression morale sur les citoyens pensants plutôt que sur ce qui permet leur permettrait de vivre simplement, est une forme de débilité dont nous sommes tous très pressés de voir la fin.
http://w41k.info/?read=27364Samedi 02 Mai 2009