L'avocat de la famille d'Ilan Halimi, un jeune juif assassiné début 2006 après 24 jours de séquestration et de tortures, a affirmé aujourd'hui s'interroger sur sa
participation future au procès du "gang des barbares", à cause de l'attitude "inadmissible" de leur chef présumé Youssouf Fofana.
Selon Me Francis Szpiner, qui s'exprimait devant la presse alors que le procès se tient depuis mercredi à huis clos, l'accusé principal aurait proféré des menaces contre la cour et les jurés, des
propos que la présidente aurait selon lui refusé d'acter, ce qui a entraîné son départ et celui de plusieurs autres parties civiles.
"Il est évident que nous ne pouvons pas accepter ce qui est en train de se passer (...) Nous allons réfléchir sur le fait de savoir si nous entendons participer ou pas à ce procès", a déclaré Me
Szpiner, interrogé alors qu'il quittait la salle d'audience pour se plaindre auprès du parquet général de la cour d'appel de Paris.
Dans sa première déclaration spontanée à la suite de la lecture de l'acte d'accusation, "Monsieur Fofana a commencé à dire qu'il avait des amis qui étaient là pour prendre des photos, pour
identifier les gens, certains ont pensé qu'il faisait allusion aux jurés, qu'il avait les moyens de mettre les têtes à prix", a affirmé Me Szpiner.
"C'est inadmissible! Voilà pourquoi nous sommes partis", a ajouté l'avocat.
Me Muriel Ouaknine-Melki, autre avocate de parties civiles, a confirmé que Youssouf Fofana avait menacé les jurés. Après avoir "prononcé quelques mots complètement désobligeants sur la famille
Halimi", il a poursuivi en s'adressant aux jurés: "+chacun d'entre vous a sa tête photographiée par des personnes que j'ai mandatées à cet effet et vos photos seront placées sur internet et nous
verrons bien au verdict+", a rapporté l'avocate. Elle a confirmé que "toutes les parties civiles ont quitté la salle ainsi que leurs avocats" et décideront lundi de leur participation à la suite du
procès.
Les conseils de Youssouf Fofana, absents à l'audience jeudi après-midi, n'avaient pu être joints par l'AFP pour commenter les propos attribués à leur client. Par ailleurs aucun représentant du
ministère public n'a souhaité s'exprimer officiellement.
Le procès, ouvert mercredi devant la cour d'assises des mineurs de Paris, se tient à huis clos car deux des 27 accusés n'avaient pas 18 ans au moment des faits. La "publicité restreinte" des débats
est de droit pour les mineurs jugés aux assises.
AFP
30/04/2009 | Mise à jour : 19:46
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