Donc, F.E.A.R. 2 : Project Origin, c’est quoi ? La suite de F.E.A.R. « Bravo, tu commences très fort, toi, je suis super content de le lire, ton test. » Et ouais, z’avez vu comment je cartonne ? Le jeu commence à peu près là où s’était arrêté le premier épisode. C’est qu’il justifie déjà très bien son statut de suite, quand même. Vous vous réveillez dans la peau du sergent Michael Becket. Pas le type de réveil tranquille, avec la lumière qui traverse les volets et les oiseaux qui chantent, mais plutôt sur un lit d’hôpital crade, avec des réminiscences traumatisantes d’une opération inhabituelle sur votre personne. Et quand je dis crade, ce n’est pas juste à cause du lit sale et mal rangé, mais c’est surtout dû au fait que les médecins et autres infirmières ont pris soin de mourir en répandant leur sang un peu partout dans la pièce, peu avant votre réveil. Vous comprenez vite qu’il va falloir vous trouver une arme si vous espérez raconter un jour tout ça à vos petits enfants autour du feu. Mais vous comprenez surtout qu’Alma, votre cauchemar du premier épisode, semble en avoir après vous…

À plus forte raison d’ailleurs que la plus grosse déception du titre vient du fait qu’il ne fait plus vraiment peur. Plus vraiment à partir du moment où on a torché le premier épisode. Dans F.E.A.R., on se chiait dessus à chaque coin de couloir, dans chaque nouvelle salle, on avait peur de ce qu’on allait croiser, et les sursauts du joueur était formidablement bien placés et maîtrisés. Ce n’est pas que ce ne soit pas le cas dans F.E.A.R. 2, mais on regrette surtout de revoir exactement les mêmes ficelles réutilisées dans ce second opus. Ça va, je connais déjà, les mecs. Je vais traverser ce couloir et tout va exploser, les meubles vont voler, je vais entendre des cris, et quand je serai arrivé au bout, plus rien. Il y a deux ans, j’aurais fait ça en pleurant et en appelant ma mère. Mais bon, faudrait pas me prendre pour un con non plus, j’ai fini d’avoir peur pour une armoire qui vole. La mienne fait ça tout le temps, à la maison. Quoique je me demande encore si c’est bien normal, mais bref.

L’ambiance sonore est très réussie, elle aussi, et contribue énormément à l’ambiance générale du jeu. Toujours angoissante, elle est là pour vous mettre mal à l’aise, et serait même presque plus efficace que les différentes attaques d’Alma dans le capital « flippant » du jeu. Parce que oui, si on se laisse un peu aller, il n’est pas difficile d’être angoissé, à défaut d’être vraiment apeuré… Cela dit, ce ne sont certainement pas les ennemis qui y sont pour grand-chose. S’ils sont nombreux et bien foutus, mon Dieu, mais qu’est-ce qu’ils sont cons… et c’est là que j’ai du mal à comprendre, puisque F.E.A.R., premier du nom, faisait référence en son temps, tant les adversaires qu’il proposait étaient rusés et organisés. Là, je ne sais pas ce qu’ils ont fait, mais ils parviendront à peine à vous surprendre, et n’élaboreront pas le moindre semblant de stratégie pour vous prendre à revers ou vous attirer dans un piège. Dommage…

« Ouais, alors quoi, faut pas l’acheter, ce F.E.A.R. 2, donc ? » Non, mais c’est pas ce que j’ai dit, tu me laisses finir, oui ? En réalité, F.E.A.R. 2 est un très bon shoot dans l’absolu. Son véritable problème, c’est qu’il ne surpasse en rien le premier épisode, et qu’il s’offre même le luxe d’être moins bon sur certains points. Ce qui veut dire que les fans vont être fatalement déçus. Ceci dit, si vous ne connaissez rien de la série et que vous n’avez jamais touché au jeu ou à ses extensions, vous pouvez vous jeter dessus sans problème, c’est un bon moment garanti. Mais à ce moment-là, autant vous procurer directement le premier épisode, hein (ou alors les faire dans l’autre sens, ça peut ptet marcher…).