Ce 39e opus renoue donc avec des choses plus simples : on vise l'efficacité et le conventionel. Léonard léonarde, Disciple disciple et la caravane vanne... Des gags sur une planche ou plusieurs, avec la traditionnelle ou presque aventure liminaire en 10 planches, voilà bien ce à quoi on est habitué depuis des lustres. Au rang des inventions fumeuses de cet épisode, notons l'agence immobilière, le parti politique - avec l'intervention remarquée de Silvio Berlusconi ; attention, chez Léonard, on n'hésite pas à dénoncer et prendre position ! - ou encore la loterie publique.
Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ose penser que tout bas : ce n'est pas l'un de ces mornes ennuis dominicaux pluvieux, alors que la télé est en panne et que la radio rediffuse en boucle la cérémonie d'intronisation au Panthéon de Jean Moulin, prononcé par André Malraux. "Entre ici, Léééééonaaaard..."
Mais dans l'ensemble il manque un souffle nouveau, une réspiration qui aiderait à ce que l'intérêt pour les aventures redécollent. Introduire un nouveau protagoniste, farfouiller dans la vie de l'artiste pour en trouver une matière nouvelle, ou que sais-je ? Le prochain tome, s'il ne parvient pas à trouver cet équilibre, ne fera qu'annoncer la fin des haricots. Voilà pourquoi nous ne conseillerons ce titre qu'aux accros qui ne parviennent pas à s'endormir sans leur dose quotidienne... C'est quand même moche la drogue !
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Léonard, Loué soit le génie, publié chez Le Lombard, par Turk et de Groot, pour 9,45 €