Le récit démarre sur les magnifiques côtes bretonnes, dans le château de la famille Saint Rodrigue. Julien, pour payer les réparations du vieux bâtiment qui s'effrite au gré du vent, va se lancer sur ses traces de son lointain aïeul Alexandre de Saint Rodrigue, avec l'espoir fou de retrouver son épée d'une valeur inestimable.
À peine débarquées sous les tropiques, les couleurs chatoyantes qui ornaient les pages s'estompent et rendent un gris de croquis. Cette sixième planche, Will n'a pas eu le temps de la mettre en couleur. Elle commence par des traits encrés puis, petit à petit, on approche du simple crayonné et les personnages finissent par s'évanouir au bas de la planche. Fallait-il ranger cette œuvre au placard ? Une toile d'amis se tisse autour de l'œuvre et de la mémoire de Willy : Walthéry, Hausman, Colman, Wasterlain, Hermann, Plessix, Franz, Roba, Frank, Batem, Fournier, Dany, Geerts, Loisel, Mézières, Derib, Hardy, Maltaite et Le Gall. Rudy Miel adapte le découpage du scénario pour faciliter la lecture et l'expression de chacun des dessinateurs. Le récit reprend son cours pour former une œuvre unique, un OVNI du neuvième art.
Ceux qui aiment les coulisses de la BD seront servis. Rudy Miel explique toute la genèse du projet depuis sa rencontre avec Will et nous offre même les planches des premiers projets. On y apprend les contraintes posées aux dessinateurs qui prennent le relais : « travailler en couleur directe » (appliquer la couleur directement sur la planche originale). C'est un vrai régal.
L'arbre des deux printemps, par Will & Co et Rudy Miel, publié aux éditions du Lombard, 14,50 €