À deux pas du Musée du papier, sur la rue de Bordeaux à Angoulême, se trouve la Manufacture Hébert, du moins ce qu'il en reste.
La manufacture Hébert vue de la rue de Bordeaux ©Magali Renard
Ici aussi on produisit du papier (papier pour les cahiers d'écolier, papier "deuil", enveloppes) , pendant près de 70 ans. Les ateliers ont conservé la plupart de leurs machines (au nombre de 91) ainsi que leur mobilier, et l'immeuble a été classé Monument Historique en 2001. Ceci n'empêche évidemment pas le temps de ronger peu à peu l'édifice, dont les planchers seraient actuellement en train de s'effondrer.
Intérieur de l'entrepôt situé à l'extrémité ouest de l'ensemble bâti, en très mauvais état ©Magali Renard
Avant même de savoir qu'il s'agissait de la manufacture Hébert (je l'ai appris auprès du personnel du musée) le bâtiment avait piqué ma curiosité. Une architecture simple, relativement ordinaire, mais le détail de la clé sculptée du porche portant les initiales "E H" (pour Édouard Hébert) attire l'attention.
Clé sculptée du porche ©Magali Renard
Son histoire, que j'avais lue dans diverses publications de la Région et du musée, ressemble à celle de nombreuses entreprises familiales. Pourtant, l'ensemble constitue un véritable trésor et le lieu serait idéal pour accueillir le Musée du papier, qui manque cruellement d'espace, dans son bâtiment partagé avec l'école de l'Image. C'est un rêve secret que caresse le personnel du Musée, mais les espoirs semblent vains. En effet, la manufacture Hébert est sur le point d'être vendue par la Région à un promoteur immobilier, auquel on demandera de se plier aux exigences du classement MH. Des messieurs en costard-cravate ont été aperçus récemment entrer et sortir du bâtiment... Espérons que la structure ne s'écroule pas entre temps; gageons que les travaux ne sont encore pas prêts de commencer!
Vue depuis la rue d'Utrillo : à l'arrière du bâtiment se trouve un jardin se prolongeant jusqu'à la Charente ©Magali Renard