Oui, mais s’il s’y oppose ?
Nous avons vu en détails dans nos précédents articles de janvier et mars, que brossage, bain, essuyage des pattes, nettoyage des oreilles, des yeux, etc, sont des soins nécessaires à l’hygiène du chien autant qu’au maintien d’une complicité entre ses maîtres et lui. Cependant, certains propriétaires ont bien du mal à assurer ces manipulations indispensables, et au milieu de tous les chiens qui se laissent bien faire (ou presque) il y a ceux qui rechignent et même s’opposent à tout soin quel qu’il soit. Pourquoi certains chiens vont-ils se laisser faire docilement ? Pourquoi d’autres qui se laissaient faire plus ou moins bien, ne permettent plus rien du tout ? Et même, pourquoi certains chiots sont-ils rebelles depuis leur plus jeune âge à toute manipulation? Il y aurait autant de réponses que de chiens, car chaque animal aura une histoire différente, qui viendra éclairer ses raisons d’être aujourd’hui a priori confiant ou méfiant, ou bien encore complètement réfractaire à tout contact.- C’est ainsi que Calypso (3 mois) mordille les mains, grogne et refuse toute approche de ses propriétaires « armés » d’une brosse ou d’une serviette.
- Balboa (11 mois) qui n’était pas vraiment coopératif pour l’essuyage de ses pattes avant de remonter dans la voiture en retour de balade, est petit à petit devenu totalement opposé à ce soin. Le brossage à la rigueur, mais il ne faudrait même pas penser à le laver !
- Teeboon (5 ans) ne veut absolument plus approcher le bac à douche, alors qu’on l’y a tant et tant été lavé sans problème.
- Quant à Largo (12 ans) il ne veut plus désormais qu’on le brosse ou le lave, et surtout plus qu’on lui coupe les griffes.
- Pour Calypso le rétif, tout était en lien avec ses mauvaises conditions de développement précoce. Il sortait d’un élevage en chenil où les contacts étaient limités à l’apport nourriture et le nettoyage, sans vrai souci de soins tactiles. Les chiots souples et dociles ne sont pas le fruit du hasard, mais bien le résultat du patient travail d’éleveurs consciencieux, qui veillent à les manipuler soigneusement tout au long de leur développement (et dès la naissance). Ils préparent des petits êtres adaptables et confiants dans le toucher des humains, et ne reste plus aux acquéreurs de ces chiots, qu’à proposer des soins du corps organisés dans la complicité, pour d’entretenir cette confiance.
- Balboa, lui, s’était vu imposé sans ménagement, le nettoyage des pattes et le brossage de ses poils longs, en devant juste se soumettre à ses maîtres sous peine de sanction. Docile tant qu’il était petit, il s’est vite montré insaisissable, jusqu’à devenir grognon si on le capture enfin pour le nettoyer. Il est trop considéré comme naturel qu’un chien soit docile et accepte sans réserve toutes nos manipulations. Ces soins indispensables à nos yeux, n’ont aucun sens et sont contraignants pour l’animal, qui peut toutefois s’y prêter volontiers si l’on parvient à ne pas les lui rendre trop déplaisants.
- Teeboon de son côté, a fait dernièrement la douloureuse expérience d’être pris en charge par les enfants de la famille. Les parents voulant responsabiliser leurs 2 jeunes ados vis-à-vis du chien, leur ont confié les tâches de le brosser et même le laver. Les 2 dernières séances de douche se seraient semble-t-il passées dans le chahut (eau trop chaude ou trop froide, éclaboussures et shampoing dans les yeux, la truffe ou les oreilles, une contention trop brutale, etc...) résultat Teeboon ne veut même plus approcher la salle de bain. On comprend que ces expériences ont dû être trop désagréables et qu’il préfère légitimement ne plus les renouveler.
- A propos de Largo, personne ne s’était rendu compte qu’il commençait à perdre de la souplesse et qu’il essayait même d’échapper aux tapes affectueuses de son maîtres sur son encolure et ses hanches. Catalogué de « vieil indépendant » en prenant de l’âge, il voulait en fait simplement fuir les caresses appuyées et surtout les soins du corps qui réveillaient trop de douleurs articulaires.