Côté publicité, Eastpak a joué la carte de l'autodérision, confrontant ses sacs parfois amochés à des hordes de zombie tout droit sorties d'un film de George A. Romero. On y retrouve tous les archetypes des étudiants américains, en trash: le couple de Roméo et Juliette, le joueur de hockey, la pom-pom girl, le surfeur et le gros qui utilise son sac pour garder au chaud un peu de son en-cas.
Dans un autre registre, un peu plus ancien mais encore plus trash, j'ai beaucoup aimé la publicité ci-dessous, digne d'un film d'horreur (plus sophistiqué à la Kubrick). De même que pour les zombies, on retrouve ce second degré, avec une jeune fille apparemment innocente tenant dans sa main l'arme du crime, tandis que le sac Eastpak couleur rouge sang apparait tel un trophée sur le mur (il me semble qu'elle est interdite en Europe).
Des publicités réussies qui ont le mérite de réveiller la marque !
Côté mode, l'indice fashion d'Eastpak remonte en flèche grâce à ses partenariats aussi pointus que réussis. Je n'aurais jamais pu imaginer voir un jour dans la vitrine du branché Browns London un sac Eastpak. Et pourtant, c'est le cas grâce à la collection que Raf Simons, directeur artistique du très luxe Jil Sander, a imaginé pour Eastpak: de superbes sacs en toile brutes ou en filet de pêche ornés de patch en cuir argentés. Je crois que c'est bien la première fois que je me suis dit qu'un sac Eastpak pouvait avoir l'air cool...
Mais la hype ne s'arrête pas là, le duo Eley Kishimoto (ex-Cacharel) s'est attelé à une autre collection de sacs cette fois-ci décorée d'un tourbillon d'éclairs rouge, noir ou bleu électrique.
Si vous ne connaissez pas Ed Banger, vous connaissez sûrement les musiciens que le label produit comme Justice, DJ Mehdi, Uffie ou Mr Oizo (mais si vous devez vous rappeler la musique de la pub Levi's avec la petite peluche jaune !). Ce n'est pas la première fois que le label de Pedro Winter collabore avec d'autres marques (il avait déjà dessiné une Air Force 1 pour Nike et un casque pour les suédois de Wesc). Mais c'est un gros coup pour Eastpak, élargissant le spectre de ses collaborations des designers pointus au domaine musical. C'est sans doute une stratégie à succès car l'adolescent moyen connaitra plus sûrement les chansons de Justice que les dernières créations de Mark Eley et Wakako Kishimoto...
Je vous parie qu'on risque de voir pas mal de ces sacs dans les rues de Paris.