Il y a de l'eau dans le gaz au sein de la SANZAR, qui regroupe les trois fédérations majeure de l'Hémisphère sud.
Les fédérations Australienne et Néo-Zélandaises menacent en effet d'organiser une compétition qui excluerait les équipes Sud-Africaines. La faute aux Sud-Af qui s'opposent à leurs voisins sur deux sujets.
Le premier concerne le choix des franchises qui pourraient porter la compétition à 16 et plus 14 équipes. La SARFU souhaitent engager une franchise supplémentaire, alors qu'Australiens et Kiwis les verraient plutôt chez elles.
Plus grave, la fédération Sud-Africaine est accusée de ne pas faire d'effort pour aménager son calendrier domestique au profit du Super14 (ou 16). En effet, la fameuse Currie Cuo (remportée l'an passé par les Sharks de Frédéric Michalak) encombre la SANZAR et la priverait de deux ou trois dates.
Cela rappelle vaguement une problématique européenne, n'est-ce pas ?
Toujours est-il que les deux alliés Australo-Zélandais se disent près à faire sans les clubs Sud-Africains. Cela semble cependant plutôt risqué. Se priver des représentants de la SARFU équivaudrait, en H Cup, à disputer la compétition sans les Anglais. L'Afrique du Sud, championne du Monde en titre, apporte au Super14 un jeu qui diffère de celui proposé par les Australiens ou les Néo-Zélandais. Qui plus est, les problèmes d'audience, dans les stades comme devant les télévisions, ne risquent pas d'être résolus en organisant une compétition réduite.
Car le vrai souci de la SANZAR réside dans la désaffection du public pour le rugby à XV. Déjà désavantagés vis-à-vis des autres sports "ovales" en Australie, le VX est concurrencé par le XIII en Nouvelle-Zélande, particulièrement depuis que la sélection nationale a remporté le titre mondial devant l'Australie.
Le fameux modèle sudiste, admiré et vendu par certains comme une panacée, a du plomb dans l'aile.
Peut-être qu'à force de rapprocher le VX du XIII, on peut-être fini par convaincre les amateurs de se tourner vers l'original plutôt que la copie, sans pour autant attirer les supporters treizistes dans stades du Super14. L'orgie de jeu vantée par les organisateurs n'a pas séduit autant que cela. Les nouvelles règles ont stéréotypé le jeu et l'organisation d'un championnat "fermé", sans montée ni descente montre quelque peu ses limites.
Les Fédérations Australienne et Néo-Zélandaise, plutôt que de s'interroger sur le fond du problème, ont visiblement choisi de trouver des débouchés ailleurs qu'en Afrique du Sud : le Japon représente, pour ces deux fédérations, une solution envisageable. Le public existe qui pourrait remplir les stades Nippons, voire les enceintes Australiennes et Kiwis. A ce compte, on pourrait aussi voir arriver des franchises dans les Emirats...
Quoiqu'il arrive, on peut estimer que le système "sudiste" est sérieusement ébranlé. La confiance ne semble plus de mise entre les partenaires des trois fédérations. Gageons que Aussies et Kiwis mettront de l'eau dans leur vin, car l'Afrique du Sud est incontournable dans le rugby de cet hémisphère. Mais s'ils devaient persister, l'orgueil Bok pourrait conduire la SARFU à claquer la porte. Dans ce cas, les cartes seront rebatues.
A quand un tournoi des 7 Nations avec les Boks et une H Cup étendue aux provinces d'Afrique du Sud ?
On peut
toujours rêver...