Saint-Michel d'Aiguilhe

Haut lieu de pèlerinage

Perchée sur un étonnant dyke basaltique culminant à 82 mètres de hauteur, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe, proche du rocher de Corneile où s'élève Notre-Dame-du-Puy, domine la ville du Puy en Velay, chef-lieu du département de la Haute-Loire.

Le sanctuaire perché sur son dyke basaltique

De multiples légendes ont attiré en ce lieu, les foules des pèlerins venus au Puy dès le Xe siècle. Saint-Michel, redécouvert au XIXe grâce à Mérimée, a peu à peu été reconnu pour l'architecture de l'ensemble de son sanctuaire dont l'apparence complexe s'est depuis clarifiée. L'autel primitif et son dépôt de reliques ont été retrouvés en 1955.

Pour y accéder, il faut gravir un escalier de 268 marches. Dans la montée, sont encore visibles les aménagements rupestres, témoins des échafaudages qui furent utilisés pour la construction de la chapelle. Au début, il y eu sur le site un édifice de plan trilobé, à voûtes d'appareil assez grossier, sans décor sculpté mais entièrement peint selon un modèle fréquent à la fin de l'époque carolingienne.

Dès l'époque romane, l'afflux des pèlerins entraîna l'agrandissement de l'édifice par une sorte de couloir annulaire ou déambulatoire qui enveloppait la nef d'origine ce qui donna un plan très irrégulier à l'édifice.

Saint-Michel d'Aiguilhe possède une belle façade sculptée avec un riche décor coloré d'incrustations où sont visibles plusieurs thèmes : l'Apocalypse, le Jugement dernier et l'Incarnation avec une symbolique parfois complexe. La chapelle était probablement entièrement peinte.

Sur les voûtes du sanctuaire, ont été mises au jour des peintures évoquant le Jugement dernier, Saint-Michel et deux séraphins, des anges, quatre évangélistes inscrits dans des médaillons ronds, les douze apôtres, les élus et les damnés représentés sous des arcades romanes, Sainte-Foy et Saint-Sébastien. Dans l'absidiole orientale sont représentés l'Annonciation et le Nativité ( XIIe siècle ).

Un siècle de débats et de contradictions auront été nécessaire pour que nous redécouvrions la signification de la chapelle Saint-Clair. Tantôt temple antique, temple dédié à la lune en raison de la présence d'un orifice central dans la coupole ou édifice de templiers si l'on s'en réfère à l'étude des archives de l'hôtel des pauvres de Saint-Nicolas-d'Aiguilhe.

L'orifice serait l'emplacement d'une lanterne des morts. Saint-Clair se rattacherait donc à la longue lignée des monuments funéraires octogonaux de tradition antique et paléochrétienne. Sculpture et décor de cette chapelle semblent très liés à la campagne de construction des travées Ouest de la cathédrale Notre-Dame du Puy.

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