Cette dérive a commencé dès les premiers castings. A part les partis minoritaires ne pouvant obtenir de députés nationaux en raison des modes de scrutins, la plupart des partis envoyaient des têtes de listes qui démissionnaient une fois élues, préférant revenir dans l’arène politique française que se perdre en transports entre Strasbourg et Bruxelles.
Maison de retraite ou "charge" pour services rendus ?
Pour le reste, on remarquait aussi une fâcheuse tendance à faire du Parlement Européen, une maison de retraite ou une "charge" pour services rendus au parti ou à la nation.
Pendant ce temps là, la plupart des pays européens envoyaient des experts, des jeunes loups en charge de faire avancer les lois et projets européens dans un sens qui favorisaient leurs pays et économie. Faut-il y voir là aussi, un cause au fait que les Français aient l’impression que les directives européennes soient faites contre notre pays ?
Alors certes, cette situation a évolué et certaines des têtes de liste du Grand Est oeuvrent durablement au Parlement Européen. Catherine Trautmann s’est ainsi fait entendre du les effets collatéraux d’Hadopi et sur le paquet Télécom, Joseph Daul, lui, conserve un regard appuyé sur les dossiers liés à l’agriculture.
Mais dans l’ensemble, la France, tous partis confondus, n’a peut-être pas compris l’importance du Parlement Européen.
Nationalisation des élections européennes : une erreur certaine
Cette dérive se confirme dans les slogans que l’on entend et lit ces derniers jours. Il faut un « vote sanction » contre Sarkozy pour les uns, le soutenir pour les autres. Mais là encore, où est l’Europe ?
On ne peut et ne doit réduire l’élection du 7 juin prochain à un tour de chauffe des élections régionales, cantonales, législatives, ou présidentielles. On ne peut et ne doit, pourtant la majorité des partis le font, lorsqu’ils font campagne.
Oubliée l’idée européenne ! Oubliée ou mise de côté car seuls comptent désormais les carrières, les ambitions, les enjeux nationaux.
Alors bien sûr, il ne s’agit pas de sauter comme un cabri en parlant d’Europe, mais simplement d’ouvrir les yeux sur l’une des réalités du siècle et sur la nécessité de bâtir une Europe qui serait à la fois puissante et politique. C’est ce programme là que l’on aimerait lire dans les tracts et professions de foi. Une Europe qui pourrait finalement évoluer pour devenir forte des pays et régions qui en font partie.
Est-ce trop demander ?