Top 5 : Sandrine Kiberlain

Par Rob Gordon
Cette semaine, Sandrine Kiberlain aime bien pétrir de la pâte dans Romaine par moins 30

Top 5 des films avec Sandrine Kiberlain
01. Les patriotes (1994)
On n'a jamais retrouvé le Éric Rochant des Patriotes, ni d'ailleurs celui des films précédents. Il y a quinze ans, il livrait pourtant un pur chef d'oeuvre du cinéma d'espionnage, un film documenté, haletant, charnel et irritant. On ignorait que le cinéma français puisse être si ambitieux (et à la hauteur de ses ambitions). Sandrine Kiberlain s'y révèle dans un rôle de femme fatale qui ne lui sera plus guère attribué ensuite. Son physique girafoïde constitue déjà une sorte de petite bizarrerie fort intrigante.
02. À vendre (1998)
Le meilleur morceau de la trilogie Masson-Kiberlain est le film du milieu : vrai-faux polar, À vendre est d'abord le portrait croisé de deux êtres en perpétuelle fuite : France Robert, femme ordinaire qui plaque tout et finit par se vendre, et Luigi Primo (ah, Sergio Castellitto), le détective qui la poursuit, échappant à son propre passé et à sa propre identité en martelant inlassablement ces quelques mots : « Je suis France Robert ». Un must.
03. Rien sur Robert (1999)
Le meilleur film de Pascal Bonitzer permet à celle qui "chantera" plus tard La godiche de se montrer au contraire extrêmement délurée. Il faut l'entendre raconter à l'homme qu'elle aime les tourments sexuels qu'elle vient de vivre avec un autre. Sodomie, semence, effet café au lait : rien ne nous est épargné dans cette féroce comédie des sentiments où Fabrice Luchini en vient quasiment à perdre la parole tant il est interloqué. Nous aussi.
04. Un héros très discret (1996)
L'histoire d'un menteur, par un Jacques Audiard qui avait encore cette légèreté due au fait qu'il ne se rendait pas compte de son propre talent. Merveille d'écriture, Un héros très discret est une véritable comédie dramatique, où les actions les plus drôles peuvent finir par amener des évènements tragiques. Mathieu Kassovitz y confirme son statut de très grand acteur. Dommage qu'il se contente désormais d'être un mauvais réalisateur.
05. Le septième ciel (1997)
On retrouvera bientôt le couple Kiberlain-Lindon dans Mademoiselle Chambon, du pas très bon Stéphane Brizé. À l'époque, les deux acteurs étaient mari et femme, information qui accentue l'étrange impression donnée par ce petit film dérangeant sur la jouissance et l'abandon de soi (thème récurrent chez Benoît Jacquot). Comme dans nombre de ses films de l'époque, Kiberlain y incarne mieux que beaucoup l'idée de la désorientation sexuelle. Et c'est vraiment beau.