Paru le 2009-04-30 12:15:00
Europe - Dans le cadre du projet EARNEST, sur les effets de la nutrition dès le plus jeune âge, des chercheurs européens ont mis en évidence le nombre inférieur de protéines contenues dans le lait maternel par rapport au lait pour biberon. Ceci expliquerait pourquoi les enfants allaités au sein grandissent moins vite que ceux nourris au biberon.
Le fait que les enfants nourris au biberon grandissent plus vite que ceux nourris au sein était déjà un fait avéré par la science. Restait encore à prouver pourquoi. Les chercheurs ont donc cherché du côté des quantités de protéines contenues dans les laits pour bébés.
Plus de 1000 enfants issus de cinq pays différents et nourris au biberon ont été surveillés pendant deux ans afin de vérifier leur croissance en fonction de la quantité de protéine fournie par leur alimentation. Les enfants ont été pesés et mesurés à 3 ; 6 ; 12 et 24 mois. Leur progression a été comparée à celle d’enfants nourris au sein.
Au bout de deux ans, les deux groupes d’enfants nourris au biberon étaient de taille comparable, mais ceux nourris avec un lait plus riche en protéines étaient plus gros. Les enfants nourris au biberon avec un lait contenant un taux normal de protéines avaient un poids comparable à ceux des enfants nourris au lait maternel.
Pour le Pr Koletzko, de l’université de Munich, « Le fait de limiter la quantité de protéines dans les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge peu normaliser la croissance initiale et contribuer à réduire grandement le risque à long terme de surpoids et d’obésité infantile. »
Les préparations testées sont des produits disponibles dans le commerce, leur niveau de protéines se situe dans les limites fixées par la directive de l’Union européenne concernant ces aliments. Dans les années 1970, c'est la crainte d’un manque de protéines pour l’enfant qui avait fait accroître leur quantité dans les laits pour biberons. Aujourd'hui, le souci d’une suralimentation en protéines a certes fait baisser ces quantités, mais ce n'est pas encore assez à en croire les chercheurs.