France - Une équipe de l'Inserm a identifié une modification de l'activité électrique du cerveau, précédant la survenue des crises épileptiques. Une découverte marquant peut-être la première étape vers un traitement préventif de la maladie.
L’épilepsie du lobe temporal, forme la plus courante chez l’adulte, résiste à tout traitement médicamenteux dans 30 % des cas. Elle résulte souvent d’une agression initiale du cerveau (méningite, traumatisme crânien, etc), parfois plusieurs années avant l’apparition des crises et est couramment associée à des troubles de la mémoire et de l’apprentissage, très invalidants au quotidien.
Les processus cognitifs dans l’hippocampe dépendent d’une activité électrique du cerveau
appelée rythme thêta. Grâce à l’implantation d’électrodes chez le rat et à l’enregistrement de l’activité électrique de cette zone du cerveau, l'équipe du Dr. Christophe Bernard a mis en
évidence une baisse considérable de cette activité, juste après l’agression initiale.
Cette dernière, qui aboutira plus tard à l’épilepsie, produit donc des modifications précoces des réseaux de neurones. Celles-ci vont se traduire par des altérations préjudiciables à certaines fonctions cognitives et à la mémoire spatiale.
Au niveau clinique, les chercheurs pensent que cette découverte peut avoir des débouchés intéressants, après un traumatisme crânien par exemple. Car si les personnes ayant subi un choc initial ne deviennent pas nécessairement épileptiques, la probabilité de le devenir est pour elles beaucoup plus forte que dans la population normale. Une identification précoce des personnes sur le chemin de l’épilepsie pourrait permettre de fournir un traitement préventif, capable de retarder ou bloquer l’apparition de la maladie.