Naas - Network as a Service

Publié le 14 janvier 2009 par Phk

Pendant cette longue nuit d'attente des résultats des élections américaines j'en profite pour vous livrer la raison de ma présence à Berlin.

Demain c'est la troisième réunion d'une douzaine d'opérateurs européens autour du sujet de l'ouverture des APIs réseaux.
Comment expliquer cela ? Google offre des services web à travers ses APIs aussi nombreuses que diverses ce qui fait que beaucoup de développeurs les combinent pour en faire des services géniaux. A la fin Google profite du temps de développement des passionnés qui codent pour développer des services que ces derniers pourront mettre à disposition gratuitement ou non et ceci toujours sur les bases Google qui génère plus de trafic grâce à ces nouveaux développements. On appelle souvent cela SaaS - Software as a Service (Wikipedia : SaaS est une technologie consistant à fournir des services ou des logiciels informatiques par le biais du Web)

L'idée ici est de faire la même chose mais avec des ressources réseaux qui seraient exposées. On pourrait finalement appeler ça le NaaS - Network as a Service.

Depuis la dernière réunion un nom a été choisi par vote et le projet porté par la GSMA sera ONE API ( Open Network Enablers API).

Le concept de Naas - Network as a Service ne tombe pas sous le sens pour les opérateurs qui sont plutôt habitués à se réfugier derrière leur " walled garden " et à construire leur revenu de services à travers leurs partenaires. D'ailleurs les opérateurs ont plus l'habitude de gérer peu de partenaires mais des gros plutôt que des centaines/milliers de petits comme le font les grands acteurs du web (Google, Yahoo, Amazon, Apple,....).

Il faut dire, à leur décharge, que les opérateurs depuis le début des années 2000 ont vécu quelques révolutions culturelles, petit historique :
- jusque là (2000) les consommateurs fournissaient eux-mêmes leur contenu (la conversation vocale), l'arrivée de la data les a obligé à fournir des contenus à leurs clients
- ensuite les opérateurs avaient l'habitude de dont l'unité est comprise de tous : la minute. facturer des communications circuits. Il a fallu qu'ils passent au paquet, l'unité de mesure devient le ko, mais personnes ne sait ce qu'est un ko et encore moins combien chacun en a besoin par mois
- puis ont déferlées de nulle part les hordes sauvages de start-ups sans aucun respect pour le Business, les services étaient gratuits !! La déferlante 2.0 était là.
- en plus ces sauvages ouvrent leurs assets les plus précieux au tout venant n'importe qui peut devenir éditeur de services en 2 clics, faire de la pub, n'importe qui peut vendre des biens matériels et digitaux sans stocks et sans logistique livraison

Je continue ??? Soit, à peine les opérateurs viennent-ils de s'apercevoir qu'ils devaient aussi fournir quelques services gratuitement (sur ce point Bouygues Telecom a été très précurseur) ils n'ont pas (tous) encore réalisé qu'il va falloir payer ses clients, ou plutôt donner la possibilité à ses clients (ou autres d'ailleurs) de pouvoir se faire rémunérer sur des services qu'il enrichira ou qu'il mettra en avant. Le client futur devra être à la fois traité comme client, comme fournisseur (de nouveaux services construits au dessus des assets opérateurs) et comme apporteur d'affaire.

Il semble que le chemin soit long pour arriver jusque là pour les Telcos (vs WebCos) mais la révolution n'est pas tant technique que culturelle. En effet les opérateurs français Orange, SFR et Bouygues Telecom ont été plus visionnaires que leurs collègues européens ou internationaux : ils ont créé Gallery et plus généralement les services Kiosques qui ont l'extrême avantage d'exposer déjà les services réseau (billing, localisation, identité/alias,. Le Naas - Network as a Service est donc caché là dans les services Kiosques des opérateurs, il suffit donc de les rendre juste un peu plus accessible, que cela soit contractuellement ou du point de vue des process...

Admettons, les opérateurs lancent le NaaS - Network as a Service mais sur quel Business Model ? Quels sont les enablers qui peuvent générer un revenu complémentaire ? Faut-il les faire payer ? Ce sera la première tentation des opérateurs, monétiser leurs assets (certains), pour s'attendre à un ROI plus rapide alors qu'il faudrait plutôt bâtir pour l'avenir et développer les servies du futur en s'appuyant sur des exostructures innovantes et créer un terreau fertile à l'innovation...

Le futur semble tracé mais le NaaS - Network as a Service semble avoir de la peine à trouver un Business Model 1.0 mais sur le sujet de la création de la valeur comme le disait Albert EINSTEIN :
" Ce qui compte ne peut pas toujours être compté et ce qui peut être compté ne compte pas toujours "

Bon je vous laisse Obama semble être bien parti pour être élu d'après les résultats qui s'affichent sur la télé je vais regarder ça en détail...
-

Libellés : 24, NaaS Network as a Service, reflexion

Permalink -

0 Commentaires

Links to this post: