Liana Yaroslavsky: l’exubérance à l’état pur

La créatrice Liana Yaroslavsky aime surprendre son petit monde. Nostalgique d’une époque révolue (Versailles et ses grandeurs) où le baroque et la magnificence étaient les maîtres mots d’une génération du beau et de l’Art, Liana vadrouille entre Drouot et les marchés aux puces où elle déniche des pièces inestimables avant de les recycler et de les détourner de leur but premier. Les lustres en cristal de Murano, le parquet de Versailles, les cristaux de Tchécoslovaquie ou les aquarelles du XIXème siècle, se retrouvent ainsi enfermés dans une table basse, véritable œuvre d’art.
Le résultat est indéfinissable, entre art et design, classicisme et modernisme, l’observatrice que je suis est déroutée mais curieuse d’en apprendre un peu plus sur ses secrets de capture. Car après tout, Liana capture l’histoire de ces objets uniques, puis les enferme dans ses tables basses.
J’ai une inclinaison particulière pour trois pièces: «L’Esquisse», l’une de ses premières créations, «Pluie» qui s’inspire du film Blade Runner avec des cristaux de Bohème qui se transforment en gouttes de pluie, et «O2 Variations», 100 boules de verre soufflé de Murano en apesanteur au-dessus d’un parquet de Versailles, pour représenter la légèreté de l’âme. Du magique, du grandiose, un brin d’enfance, et l’on obtient des tables basses haute couture, luxueuses à souhait.