En mars, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de près de 70 000. C’est certes un peu moins qu’en février, + 79 900 demandeurs d’emploi, mais le chiffre reste toujours aussi préoccupant. Car, au final, le nombre de chômeurs devrait dépasser, courant avril, la barre symbolique des 2,5 millions demandeurs d’emploi.
Pour le futur, Christine Lagarde n’est pas non plus rassurante : « Il faut s'attendre à des chiffres qui soient encore mauvais pendant un certain temps ». Néanmoins, elle tente de rester confiante : « les experts évaluent à quatre trimestres le décalage entre la reprise d'une économie et la reprise de l'emploi ». Mais, pour le moment, la reprise n’est toujours pas au rendez-vous.
François Fillon estimait que 2009 serait « une année de récession forte » et qu'un repli du PIB de 2,5 % était « aujourd'hui probable. Il anticipe « une reprise, qui sera sans doute lente, en 2010 ». Voilà pourquoi il convient donc de s’inquiéter sur la question du chômage de masse en France. Car, si l’on suit les consignes de note ministre de l’Economie, le marché de l’emploi ne devrait se remettre en marche que fin 2010. Autant dire que, si la situation continue de la sorte, le chômage de masse fera rapidement son grand retour en France.
L’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a publié le 22 avril ses prévisions pour 2009. Alors que, traditionnellement, les cadres sont moins touchés par le chômage, l’étude montre que les recrutements des cadres baisseraient fortement, de 15 à 18 %. Le niveau de l’embauche se situerait alors entre 180 000 et 164 000 sur l’ensemble de l’année, contre 199 400 en 2008, une année déjà considérée comme difficile. Face à l’ampleur de ces chiffres, le gouvernement demeure impuissant n’ayant plus les moyens d’un énième plan de relance, déficit budgétaire oblige.
Vincent Paes