Mais qui est Alexandra Roos ? Suivez les indices et gagnez son album

Publié le 14 septembre 2007 par Laurent Ballestra
Chanteuse-compositeur française, née en 1970 à St-Cloud. S’initie au chant à la chorale du collège "le bon sauveur" où elle est pensionnaire. N’est pas très bonne élève mais obtient son baccalauréat. Pas d'études supérieures. Chante dans des groupes de reprises, piano bar, enregistre plusieurs maquettes (très mauvaises d'ailleurs) puis... rencontre Gérard Duguet-Grasser, son auteur, en 1993, et de là... Le début de l’aventure… qui la mènera jusqu’à l’album « Huit de pique »
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Quand son label (Naive) rencontre Arnaud Viviant et qu’il parlent d’Alexandra Roos voici ce que ça donne…

Diaporama 5 photos


NAIVE. Comment avez-vous rencontré Alexandra Roos ?
ARNAUD VIVIANT. J’ai rencontré en premier lieu l'étrange Jeff Rian, le guitariste au jeu concassé, qui rajoute cette espèce de pureté sourde, je ne sais pas comment le dire autrement, aux mélodies d’Alexandra. Il traînait comme moi dans le milieu de l'art contemporain, mais mieux que moi ! Jeff, c'est un fragment d'étoile, un état d’Amérique à Paris. Puis j'ai fait la connaissance de Gérard Duguet-Grasser. Il écrivait dans « Purple Magazine » des textes follement inattendus, visuels comme des films tremblés, une prose poétique comblée par de l'éthique. Ses textes s'élevaient dans la page comme des murs hérissés de tessons de mots. Nous sommes devenus immédiatement amis.
NAIVE. Et Alexandra ?
A.V. De l'eau a passé sous les ponts, de l’alcool dans les verres, avant que je la rencontre. Elle est très impressionnante, vous savez. J'avais la sensation de rencontrer une femme en voie de disparition. Sa gouaille vous désarçonne. C’est un être à la fois lointain et populaire. Je crois qu’Alexandra ne se réconcilie avec elle-même et le monde qu’avec une guitare entre les mains. Il faut absolument la voir en concert pour comprendre cela.
NAIVE. Vous avez écrit d'elle : « Alexandra Roos serait une chanteuse de rue s'il y avait encore des rues ».
A.V. C'est gentil de vous en souvenir, mais ce n'est qu’une formule. Comme lorsque je dis maintenant qu¹elle fait de la country yéyé ! Attention, ça reste off ! N'allez pas écrire cela. Ce que je voulais simplement dire, c'est que cette fille avait la musique dans la peau. Qu’elle chantait en liberté. En gueulant parfois que ça n'a pas de prix. C'est tout ce que je voulais dire. Alexandra Ross a un tic de langage que j’adore, moi qui les déteste tous. Elle commence ou termine toutes ses phrases, par « en vrai ». En vrai, c'est une grande chanteuse. Il suffit d'écouter « Prends-moi » où elle chante comme un truand qui monte et démonte son revolver, les yeux fermés.
NAIVE. « Prends-moi », c'est votre chanson préférée sur Huit de Pique ?
A.V. Oui, même si à ce sujet, je change d'avis plus souvent que de slip Mais je reviens toujours à « Prends-moi » qui est une grande chanson révolutionnaire. Elle est faite de larmes et de sang. Je me souviendrai toujours du jour où je l'ai entendue pour la première fois. C'était à l’auditorium du Louvres pour une soirée en hommage à Robert Badinter. Vous imaginez la tête de Robert quand cette jeune femme a chanté : « Baise-moi puisque je ne suis bonne qu’à ça ». C'est un grand texte. Un tube de barricade, un hit de résistance ! Le slow d'un été pourri sous une dictature comme de la peinture fraîche
NAIVE. Et le duo avec Julien Clerc ?
A.V. J’adore. Cela me rappelle « Fairytale In New York » des Pogues, le duo entre Shane McGohan et la regrettée, trop tôt disparue, Kirsty McColl. Vous connaissez ? Pour moi, c'est du même niveau, la même équation bancale, magique. J'aime aussi beaucoup « Pescara ». Je connais l’histoire de cette chanson, je sais ce qu’elle évoque dans l’esprit filmique (Antonioni, Wenders) de Gérard Duguet-Grasser. Et j’adore le chant d’Alexandra, sur ce titre. Elle n'a pas du tout apprécié que je lui dise qu¹elle chantait mieux que France Gall, mais je m'en fous. Je l'aime, c'est tout. Tant pis si Alex ne comprend pas.
NAIVE. Parlons un peu de la musique
A.V. Il ne faut jamais oublier que Dylan était amoureux de Françoise Hardy Voilà ce que j'ai envie de dire, pour commencer, de cette musique-là. Si on cherche des références comme de l'or, il sera alors difficile, par exemple, de ne pas penser à la country spectrale et monastique des Cowboys Junkies sur « Centre commercial ». Je pense aussi, un peu partout, à la précision millimétrique du folk anglais, celui de John & Beverley Martyn, par exemple. Plus généralement, j¹entends partout une politesse, une déférence de la musique par rapport à la voix. Celle-ci est au centre (pas toujours commercialement). Parfois, dans les arrangements, ça frôle l’acupuncture, l’apposition des mains. Ce disque produit en France, puis mixé en Angleterre par l’artisan du son des Tindersticks, montre aussi que, pour l’étranger, la chanson française est considérée depuis peu comme un genre musical en soi, qui a son propre bac dans les magasins de disques d’Amérique, d’Angleterre ou du Japon. Quand on pense que c'est un Anglais qui a composé ce p'tit jerk de p'tites auto-tamponneuses, comme dirait Gérard Duguet-Grasser, qu’est « Tout est fini » ! Mais c'est exactement ce que je voulais dire en rappelant que Dylan était amoureux de Françoise Hardy.
NAIVE. Country yéyé, vous confirmez ?
A.V. Faute de mieux ! Faute de mieux ! En vrai, il n'y a pas de prix sur l’étiquette.
NAIVE. Pour finir, le morceau caché
A.V. Quel morceau caché ? Tout le monde sait qu¹il n'y a pas de « morceau caché ».
Propos recueillis le 25 Février 2007
Son clip « Tout est fini » réalisé par Joëlle Bouvier
Copyright : Photos Serge Leblon.
Pour en savoir plus sur Alexandra Roos : www.myspace.com/alexandraroos et www.alexandraroos.com
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