A la question “pour autant que le but soit noble, tout est donc permis ?” il répond ce qui suit :
“Tout est permis quand on fait de la recherche pour améliorer les connaissances et que l’objectif est bon, oui. Reste à déterminer qui est apte à décider que le but visé est bon ou mauvais. C’est pourquoi nous avons besoin des comités d’éthique. Il en faudrait même un au niveau planétaire. Au final, tout se ramène à la phrase d’Einstein, prononcée à l’époque de la création de la bombe atomique à partir de sa formule E = mc2: «Il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas faire.» Autrement dit, être clairvoyant dans ce cas, c’est dire: certains pouvoirs nous ont été donnés mais, parce que nous sommes intelligents, nous y renonçons”.
Albert Jacquard paraît ici avoir définitivement franchi la ligne rouge, ce qui franchement déçoit. On sait ce qui se passe quand on laisse les scientifiques jouer tout seuls dans leur préau. Les mélanges de matériel vivant humain et animal auxquels on modifie les propriétés génétiques en extrayant les noyaux cellulaires pour les remplacer par d’autres est hors du champ de limite de l’acceptable éthiquement . A ceci il convient d’ajouter le profit et sa recherche qui passent au même plan que la recherche fondamentale elle-même. Il faut être naïf ou un peu usé par les années pour rester idéaliste en ce domaine.
Quant aux fameux comités d’éthique, oui ils sont nécessaires et ne doivent imérativement pas comporter que des scientifiques, même reconnus, car à l’image de certains illuminés, ils vivent dans un monde à part déconnecté de la morale. Il faut donc leur adjoindre autant un conducteur de tram qu’un fromager ou un éleveur de chèvres. Et pourquoi pas même un homme politique qui n’aurait pas encore muté.