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La vie d'un reporter (2)

Publié le 14 septembre 2007 par Pascal Boutreau

Img_3976_2Deuxième journée des Championnats d'Europe de concours complet. Toujours du soleil, de la chaleur et de la bonne humeur. Tutto va bene. Enfin pour les Français, à vrai dire c'est un peu mitigé. Si Arnaud Boiteau a assuré avec une très belle reprise de dressage qui le place pour le moment à la 5e place (deuxième moitié des concurrents ce vendredi), Didier Dhennin est resté loin du potentiel de sa jument. Dommage. Mais difficile pour le moment de tirer des enseignements avant le passage au dressage de tous les concurrents.

(Précision : il y a beaucoup de photos dans cette news. Possibilité de les voir en grand en cliquant dessus)

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Du côté du reportage, journée assez chargée. Arrivée sur le site vers 9 heures histoire d'avoir le temps de lire le journal du jour (on a des codes d'accès qui nous permettent de consulter le journal par internet ou dans d'autres circonstances d'accéder à toutes les archives (les journaux sont numérisés depuis 1997) ou encore aux dépêches). Initialement, je devais avoir l'équivalent de trois colonnes. En début d'après-midi, j'apprends finalement que je n'en ai plus que deux soit un quart de page. Je termine donc mon papier consacré à l'esprit communautaire et clanique de l'équipe de France. En revanche je réduis un peu la longeur de mon QR de Jean Teulère que j'ai vu dans la matinée et qui m'a commenté sa non sélecions dans l'équipe (dans le jargon, QR c'est un Question-Réponse) et surtout le petit point sur la compèt est réduit à sa portion congrue (pas grave puisque de toute façon, on en est qu'à la moitié du dressage). Entre temps, déjeuner sous la tente VIP (tous les journalistes y sont acceptés... pas mal...).

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En théorie, j'en ai donc terminé vers 17 heures. Je dis bien en théorie. Histoire d'éviter d'avoir à courir après tout le monde ce vendredi pour le papier technique sur le cross qui doit paraître samedi, je pars à la chasse aux infos (vous aurez compris depuis hier que j'aime bien avoir un coup d'avance). Direction le parcours. Avec le soleil couchant de cette fin d'après-midi, c'est magnifique. J'y croise assez vite Arnaud Boiteau qui très gentiment accepte que je le suive dans sa reconnaissance. Très bon "client" (se dit pour une personne qui s'exprime bien et qui use d'expressions très accrocheuses), Arnaud m'explique tous les pièges du tracé. Et dieu sait qu'il y en a... Passionnant. J'en profite aussi pour faire quelques photos des principaux obstacles. Le photographe du journal n'arrivant que vendredi, il est fort possible que mes photos soient utilisées pour illustrer le papier (normalement ça ne se fait pas à L'Equipe... ce n'est pas très bien vu... mais bon, c'est pour dépanner... et puis ça me rappelle le bon vieux temps, quand j'étais aussi photographe à Jogging International).

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Par ailleurs, je vais répondre aux questions de Matt, dans les commentaires de la news précédente. Effectivement je ne suis l'équitation que depuis une dizaine de mois. J'avais certes quelque base. M'intéressant depuis toujours à tous les sports, je ne partais pas de zéro, mais j'étais loin d'être un spécialiste. Et d'ailleurs je ne le serai sans doute jamais. Comme dans tous les milieux, le nouveau venu est d'abord observé. Du côté des sportifs, on se méfie toujours de ce qu'on lui raconte. Une prudence tout à fait légitime. Et puis petit à petit, quand la confiance commence à s'installer, les rapports se débrident. Généralement, les gens se rendent assez vite compte que je suis un "gentil" et que je me fous royalement de tous les sujets polémiques. Que moi, ce qui m'intéresse, c'est de parler de sport, de raconter des histoires et de faire découvrir des disciplines et des hommes.

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Petite précision, quand on travaille à L'Equipe et que l'on suit des disciplines peu médiatisées, il faut aussi avoir conscience que l'on bénéficie souvent d'un traitement de faveur. Sans vouloir être prétentieux, mais c'est une réalité, le "mec de L'Equipe" est considéré comme quelqu'un "d'important". Perso, mon challenge à chaque fois que je découvre un nouveau milieu, est de réussir à ce que les gens du milieu, quand ils me voient arriver, ne pensent pas : "tiens voilà L'Equipe", mais plutôt : "tiens voila Pascal". C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Et puis, il faut aussi être conscient que certains sont très sympas avec vous uniquement parce que vous représentez L'Equipe et que vous êtes donc suceptible d'être "utile". Mais qu'ils vous ignoreraient royalement si vous bossiez pour un petit canard (cette remarque vaut aussi pour les organisateurs, dirigeants, attaché(e)s de presse, et autres journalistes). Mais avec l'expérience, on les repère vite ceux-là...

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Pour les journalistes, certains ont un peu de mal avec leur cher collègue de L'Equipe. Sans doute en raison de ce traitement de faveur mais aussi peut-être parce que nous travaillons le plus sauvent dans d'excellentes conditions avec toujours des supers hôtels par exemple et que nous sommes plutôt "à l'aise" dans nos notes de frais (par exemple 26 euros autorisés par repas)... Ceux-là ne loupent évidemment pas une occasion de nous allumer voire de nous dénigrer quand on se plante... C'est de bonne guerre après tout. Petit "truc" enfin pour faciliter les premiers contacts : rester humble et ne surtout pas jouer les donneurs de leçons... à des gens qui baignent dans leur sport 24/24 depuis des années. ça peut sembler évident et pourtant... Si vous ne vous prenez pas pour ce que vous n'êtes pas, les gens sont alors très disponibles. La première fois que j'ai vu Thierry Touzaint par exemple il m'a dit "ne t'inquiète pas, on va t'aider"... Et c'est le cas...

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Concernant la presse spécialisée, l'équitation est un peu particulière. Sans doute plus encore que dans d'autres sports, on a surtout à faire à des passionnés. Cela a ses avantages (parfaite connaissance du milieu, des coulisses, de l'histoire du sport) mais cela peut aussi (et souvent) déboucher sur un manque de recul et d'analyse "à froid", surtout pour certains qui sont parfois plus "fan" que "journaliste". Connaître différents milieux et différents sports permet de relativiser certaines choses et d'avoir un autre regard, ce qui manque parfois à la presse spécialisée, quelle que soit la discipline d'ailleurs. On apprend aussi au fil du temps, que le mec qui vous paie un coca au bar de l'hôtel le soir, même s'il est sympa, n'est pas forcément toujours dans la vérité. Une vérité dont le mec chiant, austère et qui vous dit à peine bonjour juste parce qu'il n'aime pas les journalistes, est parfois plus proche. Alors même si certains sportifs ou entraîneurs deviennent parfois des amis (j'en ai), toujours faire attention à conserver son libre-arbitre.

Voilà, c'était le petit décryptage du jour. Et demain... est un autre jour.

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Un mot sur la France qui gagne. Et en ce moment, ça se fait rare... Entre le rugby, le foot, le basket et le volley, le sport Tricolore n'a pas été gâté cette semaine. Alors un grand bravo à Teddy Riner, nouveau champion du monde des lourds. Celui-là, je vous l'annonce tout de suite, vous allez en bouffer et en bouffer encore. Il a en effet tout pour devenir une "star" et attirer tous les médias. Jeune (seulement 18 ans), cool, bon client, une bonne gueule et surtout des supers résultats.

Voilà, je vous suohaite, un bon vendredi... sous vos applaudissements....


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