Mouvement social. Le sondage exclusif CSA à paraître dans l’Humanité de jeudi montre que l’opinion soutient de plus en plus les initiatives de l’intersyndicale et sa plate-forme revendicative...
Les 280 défilés revendicatifs du 1er Mai 2009, l’intersyndicale pourra se targuer d’avoir gagné la sympathie de l’opinion pour ses initiatives. Le sondage CSA commandé par l’Humanité est sans appel. À 72%, les Français soutiennent ou éprouvent de la sympathie à l’égard de la mobilisation du 1er Mai 2009. Ils ne sont que 9% à s’y déclarer hostiles ou opposés.
Ils étaient 62% à soutenir ou exprimer de la sympathie pour la journée du 19 mars 09, 69% pour le 29 janvier 09. Pour retrouver un même niveau d’adhésion de l’opinion à un mouvement social, il faut remonter à l’année 2002.
Au moment où l’UMP et le président de la République lancent la campagne des élections européenne en s’arc-boutant sur les réformes engagées et leur bilan, au moment où le gouvernement durcit le ton en remettant en chantier le projet de loi sur le travail du dimanche ou en refusant tout coup de pouce au SMIC, le sondage de l’Humanité montre qu’ils sont en opposition avec une majorité de l’opinion sur les grands axes de leur politique.
Reste que si le mouvement d’opinion pour d’autres choix économiques et politiques s’affirme, il n’est visiblement pas encore suffisamment puissant pour faire valoir ses exigences. C’est pourquoi le nombre de manifestants pèsera lourd. De même que la capacité des syndicats à continuer, après le 1er Mai 2009, à donner, dans l’unité, des perspectives pour que le monde du travail se fasse entendre.
Les sondés souhaitent, comme les organisations syndicales, que les aides aux entreprises soient conditionnées au maintien de l’emploi (90%), qu’on développe le logement social (89%), que le partage des richesses soit profondément rééquilibré au profit des salaires et des investissements, et au détriment des actionnaires (85%). Ils souhaitent une véritable réglementation de la sphère financière internationale et notamment la lutte contre les paradis fiscaux et l’encadrement des capitaux (77%).
À 53%, ils s’opposent enfin à l’une des mesures emblématiques des réformes sarkozystes, la suppression des 30 000 emplois dans la fonction publique.
Le sondage montre que toutes les générations et toutes les catégories de la population éprouvent de la sympathie ou soutiennent cette journée de mobilisation.