Mahmoud DOWLATABADI est l’un des romanciers iraniens contemporains les plus connus et réputés en Iran mais également à l’étranger. Nombre de ces romans sont traduits en plusieurs langues. Il n’existe malheureusement pour le lecteur francophone que ces cinq nouvelles.
Nous avons à faire à de la grande littérature. L’auteur nous plonge dans la vie rurale iranienne du début du siècle, une société presque médiévale, lestée par le poids des traditions, secouée par les éléments néfastes de la modernité. On peut parler de roman social. Mais l’auteur, issu du monde rural, se limite plus à décrire qu’à revendiquer. Ces écrits l’ont néanmoins conduit dans les prisons du Shah pendant deux longues années.
Son style froidement descriptif des choses et des êtres, qui semble presque extérieur à la souffrance et à la misère des personnages qu’il décrit, donne au récit la force d’un témoignage.
Il s’agit de déchéance sociale, d’enfants esclaves, de femmes maltraitées, d’injustice. Il n’y a plus d’espoir pour ces personnages. La seule sortie possible : l’opium, la folie ou la mort.
Cette description de l’Iran pré-révolutionnaire nous permet de comprendre le terreau fertile duquel naîtra la révolution islamique qui se voulait en rupture avec le pouvoir féodal (et royal) mais également vis-à-vis de la modernité.