Le salon du prêt-à-porter de Paris ouvrait ses portes le week end dernier, offrant pour la première fois un espace réservé aux rondes nommé "So sweet". Toujours la même polémique, toujours le même constat: la mode ne devrait pas être réservée à une élite svelte et pourtant, elle le demeure. La faute à qui?
Un refrain assourdissant servit à chaque coin de rue. Diktat de l'anorexie, du luxe, superficialité... La critique est aisée et la mode le parfait bouc émissaire. Le milieu n'en reste pas moins paradoxalement hostile à tout changement. Si les études démontrent que les françaises ont effectivement pris du tour de hanche, les grandes marques restent pourtant aveugles. Et pour cause, il est démontré qu'une femme préfèrera se serrer dans son 38 habituel que choisir la taille supérieure. Bonne pioche du côté des retoucheuses qui rajoutent ainsi quelques centimètres là où ils font diablement défaut !
Face à un tel constat qui blâmer? L'acheteuse capable de se comprimer l'estomac pour une jupe ou les industriels qui surfent sur la vague pro-ana?
Selon la dernière étude de l'Institut Français du Textile 41% des françaises s'habillent en 44 et plus. Or questionnez donc votre entourage.... Tous vous affirmeront que la taille moyenne d'une française est le 38, sauf que la plus vendue est le 40 suivie par le 42.
Entre ce que l'on imagine, ce que l'on croit et la réalité, il y a semble-t-il du chemin.
Mais si les stylistes de la Haute Couture s'adonnent aujourd'hui avec plaisir à créer pour des grands industriels, démocratisant ainsi le luxe, l'on peut espérer que la mode fera de même en s'adaptant aux 15 centimères que les françaises ont pris en 15 ans! Aux femmes et aux hommes d'accepter, eux aussi, cette révolution lipidique.
Par Elsa Pereira