Un faux bond ?

Publié le 29 avril 2009 par Lozsoc

Ségolène Royal aux côtés des salariés d'Heuliez

En affirmant que « Royal fait faux bond à Aubry en allant manifester à Niort pour Heuliez », on peut s’interroger sur ce que le titre de la version électronique du Nouvel Observateur eût été si le présidente de la région Poitou Charentes avait décliné l’invitation des salariés en lutte.

Une proposition parmi d’autres : « Royal fait faux bond aux salariés d’Heuliez en allant manifester à Paris avec la direction du Parti socialiste. »

On imagine sans peine les sarcasmes qui n’auraient manquer d’agiter alors le microcosme médiatique.

Ce qui pose problème ici, c’est bien « le faux bond » imputé à Ségolène Royal. Car les mots ont un sens. « Faire faux bond » signifie qu’une personne n’a pas satisfait aux espoirs et aux attentes de quelqu’un. Cette expression s’emploie notamment lorsqu’une personne ne se rend pas à un rendez-vous important, laissant son interlocuteur déçu ou stoppé dans ses projets.

Or, Ségolène Royal sera bien présente au rendez-vous en question (les manifestations du premier mai) qui aura lieu dans toute la France et non pas uniquement sur les grandes artères de la Capitale.

Et si les espoirs (de façade) de la direction du PS peuvent éventuellement être contrariés par son absence à Paris, il est fort probable en revanche que les salariés d’Heuliez y verront une marque d’attention et de considération pour la lutte sociale qu’ils mènent actuellement et pour laquelle Ségolène Royal s’est beaucoup impliquée.

Faut-il donc en déduire que pour certains journalistes, le « faux bond », ce sont ces femmes et ces hommes anonymes qui ont toutes les raisons du monde de s’inquiéter pour leur avenir ?

On n’ose le croire.

Lire aussi l’excellente analyse de Gérard Grunberg.