La photo de pochette du CD est à l'image du son de l'album, précise et limpide, simple mais on en prend plein la gueule. Le premier disque commence fort par un excellent Kokomo et la voix chaude du guitariste Eric Bibb remplit mon salon, comme s'il était installé dans le fauteuil face à moi. Ses compères Larry Crockett à la batterie, Trevor Hutchinson à la contrebasse et Staffan Astner à la guitare électrique, créent un environnement musical électro-acoustique moelleux plein de swing. Blues et country blues, presque tous écrits par Bibb s'enchaînent, auxquels se mêlent trois traditionnels. Les doigts pianotent l'accoudoir du fauteuil, on se retient d'applaudir avec le public à la fin des morceaux et l'on s'étonne d'être seul dans la pièce, tant la prise de son est excellente, je le répète encore. Chanteur puissant, guitariste émérite, Eric Bibb remporte le premier round sans contestation possible.
Sur le deuxième disque, il est entouré de Larry Crockett encore et de Amar Sundy à la guitare électrique sur la moitié des titres. Un Cd plus acoustique qu'électrique donc, qui entame par un traditionnel rebaptisé Stagolee où la guitare du Bibb égrène les notes avec facilité. Le public ne moufte pas, savourant en silence ces instants de musique intimiste et bluesy parfaitement jouée et interprétée par un artiste qui remporte le second round aussi facilement que le premier.