En quelques jours, une nouvelle crise mondiale a pris la vedette sur la crise financière et économique. Sans éradiquer cette dernière malheureusement. Au contraire : en venant ajouter de nouvelles inquiétudes, de nouvelles angoisses, dans un paysage déjà lourdement chargé. L’alerte mondiale à la grippe « porcine », devenue par les effets d’une rapide mutation génétique et sémantique grippe « mexicaine », nous a envahit avec une extraordinaire puissance de CONTAMINATION.
Contamination sanitaire réelle et potentiellement exponentielle.
Contamination médiatique fulgurante.
Masques de protection… Villes fantômes… Hôpitaux, gouvernements, aéroports, police, armées en état d’alerte permanente, conférences de presse ministérielles quotidiennes, stockages massifs de médicaments, recherche de vaccin à très grande vitesse… En quelques jours, nous voici plongés dans un univers visuel de science-fiction médicale à très gros budget.
Et, de nouveau, voici nos peurs et notre sentiment d’insécurité sur l’avant-scène de la dramaturgie médiatique. Avec les inévitables passerelles mentales tissées au-dessus des précipices de nos angoisses. Virus porcin ou mexicain. Virus financier. Virus baladeurs ! Notre monde vit dans les affres du thriller médical planétaire.
*L’épisode actuel fait un peu penser à un excellent roman de Stephen King, « Cellular », dans lequel une curieuse contamination transforme les humains en morts-vivants meurtriers par le moyen d’étranges messages sonores diffusés par les téléphones mobiles. Dans le roman, la contamination virale se diffuse par le média symbole de notre modernité : le portable.