"Ah ! Te voilà, toi ? Regarde, la voilà la Pomponnette Grenouillette... C'est maintenant que tu reviens?".
On va croire que j'ai manigancé un genre de coup médiatique avec du suspens où j'annonce la disparition d'une habitante du jardin, pour que, quelques jours plus tard, ô heureux hasard, celle-ci réapparaisse à point nommé. Ben non, en toute sincérité, je suis étonné de revoir la fameuse grenouille en question.
Donc quelques jours à peine après l'avis de recherche, c'est en allant vérifier ce que j'aurai de vase à nettoyer dans la rigole que je tombe nez à nez avec la grenouille. Son retour est bien récent puisque l'après midi même je la dérangeais pendant son bain de soleil en bord de chemin. Auparavant, si ça avait déjà le cas, je l'aurais remarquée (même si je ne suis pas toujours là à surveiller ...).
D'une bonne dizaine de centimètre, elle a l'air de bien se porter. Et alors, au mystère de l'aéroportation s'en ajoute un autre : qu'a-t-elle pu bien faire ces neuf derniers mois, et surtout comme a-t-elle survécu ? Pas de points d'eau dans les alentours, donc se nourrir et passer l'hiver n'ont pas dû être une mince affaire. Sans parler des prédateurs et des routes à traverser ...
Je devine qu'elle a emprunté le soriciduc, ma version perso du corridor biologique. Çà fait une quinzaine de mètres, mais après ?
Après ? elle se ballade. Depuis, ce jour de la semaine dernière où je l'ai vue, plus de signe de passage. Elle est surement ici pour la période de reproduction. Sauf, vu le caractère exceptionnel de son arrivée (pour ne pas dire parachutage) dans mon chemin, ses probabilités de rencontre un partenaire sont faibles, très faibles.
Enfin, je m'étais au départ dit qu'il s'agissait d'une grenouille verte, mais ce n'est pas si simple que cela. La ressemblance entre les grenouilles vertes, rieuses et de Lessona, rend la distinction peu aisée.
Je remercie donc ceux qui par leurs commentaires m'ont fait part de leur intense recherche et de leur angoisse ...
Maintenant que cela est dit, je vais faire mon ségo : je m'excuse auprès de la cigogne, du faucon crécerelle et autre chat qui je l'espère ne me tiendront pas rigueur d'avoir conclu trop rapidement à leur culpabilité.