On reviendra en plus en détail sur les projets annoncés, les 70.000 logements annuels, les 8 pôles d’excellence, les 35 milliards et le détail des projets de transports (ceux de la région “pas remis en cause” + les 130 km de Christian Blanc), les financements, mais d’abord quelques points relevés avant de partir pour l’ouverture de l’exposition consacrée au dix projets à la Cité de l’Architecture.
D’abord cette phrase qui montre que les idées avancent. “Le Grand-Paris cessera d’être une agglomération pour devenir une ville quand on ne parlera plus de banlieues“. Pour moi tout est dit dans la compréhension du fait métropolitain. Reste à l’appliquer, mais pour une fois, je veux bien y croire.
A propos de la ville durable, des déplacements et de la pollution, à noter “ce qui ne va pas, c’est qu’on dit aux gens, abandonnez votre voiture et dans 40 ans, on construira les transports qui vous permettront de la remplacer !“
Et sur le fait métropolitain, la question des transports prend parfois une valeur symbolique. Pourquoi la métropole n’aurait pas une offre équivalente à Paris intra-muros, et aussi ce “nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion sur la tarification unique”, le geste fondateur pour le Grand-Paris que Roland Castro avait proposé en mars à la Cité de l’Architecture.
Alors il faut accélérer, “nous allons faire le Grand-Paris en dix ans“, nouveaux système de transports et grandes infrastructures avec un début des travaux avant la fin 2012, et le dépot d’un projet de loi en octobre.
La question de la gouvernance est repoussée, mais pas entièrement, dans une main tendue aux élus et une demi-menace : “l’Etat est décidé à partager le pouvoir, à une condition : qu’il ne soit pas paralysé“. Et s’il dit “le Grand-Paris, c’est la France d’après la crise, qui n’appartient à aucun clan, mais qui appartient à tout le monde“, il annonce des Etats Généraux du Grand Paris pour le début 2010.
Alors pourquoi je commence à y croire ce soir : d’abord peut-être qu’ayant raté le début du discours, je n’ai pas entendu les considérations sur le beau, rappelant ce qui m’avait agacé dans le l’appel à concours, avec l’évocation de la laideur des entrée de ville. Peut-être aussi parce que j’ai entendu le président urbaniste parler de l’ordinaire, et je me souviens avoir écrit que s’il cherchait la beauté de ville, il devrait essayer de découvrir la beauté de l’ordinaire. Mais surtout, et là Nicolas Sarkozy n’y est pas pour grand-chose (quoique ;-), c’est parce que j’ai vu en direct son discours retransmis sur iTélé, parce que tout le journée France-Info consacre son antenne au Grand-Paris, parce qu’aujourd’hui le débat devient enfin grand-public et sort de la seule sphère des élus et des experts que je dénonçais récemment.
Bon, tout n’est pas gagné pour autant, je reste sur ma faim pour la gouvernance, et la création d’un Grand-Paris, ville unifiée et unique aux institutions efficaces, cohérentes et démocratiques. La Conférence Métropolitaine a ouvert la voie, Paris-Métropole prend le relais, mais comme je l’ai écrit récemment à Pierre Mansat, dont je salue le travail avec Bertrand Delanoë et quelques autres élus, véritables, Philippe Laurent, Stéphane Gatignon ou Bernard Gauducheau, sans oublier Philippe Dallier, il faut en 2009 retrouver l’audace qui en 2001 a permis à Paris de changer d’attitude vis-à-vis de la banlieue, et réciproquement. Mais comme je l’écris souvent, aujourd’hui ne boudons pas notre plaisir.
à suivre…
Jean-Paul Chapon