Du coup, elle peut se permettre de signer la récente réédition en poche quand elle l'envoie à un journaliste: "Un livre tout joyeux de partir en voyage, un roman tout étonné d'avoir droit à cette seconde vie. Un auteur heureux."
Elle a bien raison d'être heureuse, Carole Martinez. Et moi aussi. Son récit ne recule devant rien. Il prend à bras-le-corps des croyances anciennes et mal définies, nous place au sein d'un monde étrange et en même temps très concret. C'est surtout une histoire de femmes - j'aime les histoires de femmes. Détentrice de secrets, Frasquita est une couturière hors pair. J'ose à peine dire qu'elle est couturière: elle est beaucoup plus que cela. Elle aussi, comme la romancière, fait des merveilles. Mais elle ne voit pas venir le caractère joueur de son mari qui, après avoir tout perdu, la perd elle aussi.
Zut! Racontée ainsi, l'histoire est non seulement invraisemblable mais pleine de clichés insupportables. Elle est pourtant tout le contraire. Moi qui n'ai guère d'atomes crochus avec aucune forme de surnaturel, je l'ai rencontré ici sous un aspect qui me l'a fait accepter du début à la fin, avec les cris et les larmes qui l'accompagnent.
Une romance. Voilà ce qu'est Le cœur cousu. Et une romance qui emporte au-delà de la raison. C'est formidable! Un miracle, je vous le disais.
P.S. Je ne sais pas comment cette note va être présentée. Il m'est impossible, depuis ce matin, d'accéder à l'éditeur habituel du blog. Je passe donc par un autre. S'il le faut, je corrigerai cela dès que possible.